CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie.

Post écrit EXCEPTIONNELLEMENT à la première personne. J'avais envie ^o^

Cela faisait déjà bien longtemps que le combat avait débuté. Une heure, deux heures, trois jours, quatre semaines, cinq mois ? Je ne comptais plus les minutes, et encore moins les secondes, désormais. Ce qu'il me restait de force aspirait à combattre. Ce qu'il me restait d'indulgence aspirait à protéger. Concernant ma propre protection, elle m'importait peu. Je m'auto-protégeais, involontairement, même. Ma dextérité était telle que je pouvais me cacher à n'importe quel moment, que je pouvais me faufiler dans n'importe quel recoin, comme un chat. Tant que mes épaules passaient, le reste passait aussi. Ma tête était douloureuse, gonflée à bloc, à force de travailler constamment depuis déjà des jours entiers. Mon ventre criait famine, ma gorge était complètement sèche, et mon corps désirait du sommeil. Je ne pouvais finalement m'hydrater qu'avec l'eau qui tombait du ciel depuis maintenant des heures, et encore ... Justement, quelle heure était-il ? Je n'en avais strictement aucune idée. Impossible de deviner, de toute façon. J'étais livrée à moi même, sans aucune technologie pour m'indiquer le cadre spatio-temporel de l'action. Livrée à moi même, avec mes armes, ma frappe, et ma tête. Encore heureux.

J'avais quitté Lloyd quelques instants auparavant. Des instants encore indéfinis, évidemment. Je l'avais quitté à contre-cœur, en fait, je ne voulais pas me séparer de lui. C'était normal.
En fin de compte, je ne l'avais pas quitté volontairement. Nous avons juste été séparés, l'un est partit d'un côté, l'une de l'autre. Pour tout vous dire, je le regrettais amèrement. J'aurais peut-être dû rester collée à lui ... J'aurais peut-être dû m'enfuir dans un coin calme. En tout cas, lui, c'est ce qu'il avait dû faire. Je le connaissais bien. Même trop bien. Je pouvais prévoir tous ces faits et gestes, quoique ...

Je marchais paisiblement dans une petite allée, allée proche de la Pension, visiblement. C'était bientôt la fin, je le sentais. Ce n'était pas aussi calme, au début. Je respirai longuement, profitant de cette liberté et de cette sérénité éphémère. L'air sentait le pin, allié à l'odeur de la pluie. L'automne n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez, cela se sentait. Cette ambiance était divine. J'ouvris lentement les yeux, un sourire aux lèvres. Immédiatement, un drôle de scintillement au sol retint mon attention. J'y aperçu une plume aux couleurs pastels, scintillant de milles feux. Je me baissai vers elle, et la saisit entre deux doigts, contemplant amoureusement cette douce lueur émeraude. Il devait être passé par là. J'allai peut-être pouvoir le revoir, finalement. Et si le pire arrivait, mourir dans ses bras, la meilleure mort qu'il soit. Il fallait bien un combat final, non ? Fatal ou pas, il fallait bien qu'il arrive. Est ce que j'arriverais à lui faire face ? Est ce que je n'y arriverais pas ? Telle est la question. Quoiqu'il en soit, je le sentais approcher. Le combat était tout proche. Tout ... Proche ...

Pourquoi pas, après tout.

Je repensais à Allen, Kinsue, tous les autres. J'avais franchement envie de me changer les idées. Allen Walker ... Anglais par excellence. Je pense l'avoir toujours considéré comme l'un de mes meilleurs amis. Ça va faire plus d'un an qu'on se connait, non ? Malgré notre rencontre un peu ... Ambigüe, il faut dire, c'est un type très sympa. Gentil, mignon, marrant, un peu niais, néanmoins. Vous savez, moi, les niais, c'est pas trop mon truc, mais lui, c'est différent. J'adorais lui sauter sur les épaules, le malmener avec sa Hatsu, l'emmerder, le charrier, encore et toujours, et rire de ses blagues. C'était le bon vieux temps, le bon vieux temps ...

Autre exemple de niaiserie : Kinsue. Un autre anglais par excellence. Par contre, lui, il est blond. Pour moi, tout ce qui est blond est niais. Tout ce qui est blond est idiot, aussi. Et pour être idiot, Kinsue est idiot. Je ne vous raconte pas le nombre de barres que je me suis tapée en le voyant partir dans ses crises d'hystérie, où il se met à casser tout ce qui lui passe sous la main. J'adorais l'énerver, c'était tellement drôle. Oui, il était drôle. Sanzo, lui, son grand compagnon, était une personne rationnelle, qui réfléchissait de manière logique. Il m'aime. Je ne peux pas dire que j'en suis fière, mais je n'en suis pas mécontente. C'est un chic type, après tout. Il aurait pu aller loin. Seul bémol : Il est trop vieux pour aller loin. La vie est parfois dure, avec les personnes. Avec tout le monde, d'ailleurs. Dans chaque vie, c'est pareil. Il y a des hauts, des bas, des moments intenses, intenses de tristesse, intenses de bonheur, intenses d'humiliation, de gêne, de passion, de peur, de colère, de confusion, d'autres sentiments humains trop nombreux pour être tous cités, hélas.

Encore un autre exemple de niaiserie ? Inseri. Une petite loli brune aux yeux bleus, minuscule, mignonne, qu'on a envie de prendre dans ses bras dès qu'on la voit. Et évidemment, dès que je la vois, mon esprit maternel prend le dessus, et elle finit toujours dans mes bras. Finalement, gaminerie serait quand même plus adapté. Je trouve que beaucoup trop de gens de mon entourage sont niais ...
Hormis Inferi, Emiri, Kyle, Sullivan, June, Kuenin, et ... Lloyd ?

Je n'eus rien d'autre à dire sur lui. Toutes mes pensées sur mes relations s'étaient déjà envolées.

J'étais devant ma maison.
Mon chez-moi.
La Pension.

... A feu et à sang ...

Je reculai lentement, jusqu'à un saule pleureur, qui recouvrait une petite rivière d'eau fraîche, et m'assit à son pied, en tailleur. J'en profitais pour me désaltérer. L'eau fraîche, sans aucun doute non potable, coulait dans ma gorge difficilement, glaçant ses parois. C'était douloureux. Je serrai les dents et me recroquevilla sur moi-même, entourant mes genoux de mes bras, marmonnant d'une voix cassée à la personne qui semblait s'approcher de moi :
- « Il le faut bien, hein ... ? C'est tragique. »

[C'est voir ma fiche de Shin qui t'as donné envie d'écrire à la première personne ? XD]

Ice mangeait tranquillement ses pâtes en regardant un vieux film d'action à la télé lorsque le premier choc survint. Sur les autres bords de la table, sa soeur et ses parents réagirent en même temps que lui, bondissant de leur chaise, des lames jaillissant de leur corps. Seul Ice restait tel qu'il était. Lui, n'avait pas besoin de ça. Le premier homme qui dépassa le pas de la porte de la maison, qui venait d'exploser de l'extérieur, fut accueilli parYûna, les longues lames qui jaillissaient de ses mains virevoltant dans les airs et décapitant l'homme dans un gracieux mouvement circulaire. Carnage. "Il faut partir d'ci".

Les flammes englobaient tout, leur corps immatériel dévorant les murs et le plafonds aussi surement que leur lumière éclairait de rouge et d'orange l'intérieur de la maison dévastée. Ice baissait les yeux sur le corps de sa soeur, blanche comme la mort entre ses bras. Plus loin parmi les ruines, les cadavres de sa mère et de son père se découpaient parmi les tenues noires des With Hunter. Au bord de la folie, Ice se tournais vers Naide, le Shinigami qui les accompagnait. Lui pouvait rendre la vie à sa famille ! Mais au dernier moment, ce qu'il restait de vie au Shinigami s'éteignait, et l'espoir avec lui...

Trois tombes s'alignaient devant Ice, et Esper, sur sa gauche, le fantôme de sa défunte soeur, lui parlait.
*Notre maison, maintenant, c'est Mahora n'est-ce pas ?*

Ice ouvrit soudainement les yeux, tous ses sens en alerte. Ce n'était pas son rêve, ces visions du passé, qui l'avait réveillé, c'était autre chose. L'instinct du guerrier. Sans bouger un seul muscle, sans de redresser un seul instant du mur auquel il était adossé, et dont les fenêtres teintaient du bruit de la pluie qui tombait au-dehors, l'Arme Humaine déployait tout ses sens, analysait son environnement.

Quelqu'un était là, tout proche. Il l'entendait bien qu'aucun son ne fut audible, il pouvait même presque sentir les vibrations dans le sol que ses pas créaient. Il "sentait" la présence. Les présences. Deux personnes, une dans le couloir, derrière l'angle, lourde, bottée, un WH. L'autre, dehors, juste en-dessous des fenêtres de l'autre côté du mur, plus légère, surement un élève de Mahora ou un civil miraculé. Cette deuxième personne devait être identifiée en priorité, les survivants étaient tous prioritaires, mais il serait impossible de sortir avec le WH sur le chemin. Il fallait donc abattre le WH en priorité.

Toujours immobile dans le recoin sombre où il avait dormi, le fantôme d'Esper encore plus silencieux et invisible que lui sur sa gauche, Ice attendit. Un pas, deux pas, trois pas... Dès que le WH dépassa l'ange du mur et apparu à sa hauteur, Ice se releva et, dans le même mouvement, décocha au soldat un uppercut du droit qui l'atteignit dans l'estomac, le soulevant du sol et l'envoyant au tapis un ou deux mètres plus loin. Se tordant de douleur, le sang lui montant déjà à la bouche, il parvint toutefois à lever son arme de poing vers Ice et à faire feu. Mais l'Arme Humaine avait anticipé, évitant le tir et revenant au contact dans un même mouvement avant de faire partir un direct du droit fulgurant qui pulvérisa le nez, le casque, et enfin la boite craniène toute entière du soldat, qui explosa littéralement comme un melon trop mur. Le corps sans vie s'effondra aussitôt, flasque et mou.

*tu es décidément la seule personne que je n'aurais jamais voulu affronter sérieusement de mon vivant...* commenta Esper d'une voix blasée.
-Comme si tu étais moins pire que moi une fois au combat... riposta son frère sur le même ton.

Esper ne répondit pas : ils n'avaient pas été élevés ensembles pour rien. Continuer ce genre de conversation de pure forme (autrement dit, parler pour ne rien dire) était un luxe, dans la situation actuelle. La priorité était dorénavant d'aller identifier la deuxième personne qui était passé non loin d'Ice moins d'une minute plus tôt.

Ouvrant la fenêtre la plus proche, lentement et précautionneusement, Ice passa son visage par l'ouverture, juste assez pour pouvoir jeter un œil aux alentours directs. Le manteau gris des nuages recouvrant le ciel, il était difficile de dire à quel moment de la journée il était, peut-être en milieu d'après-midi vu la luminosité générale, mais rien de certain. Sur les champs de bataille, on avait vite fait de perdre la notion du temps (qui n'a de toutes façons qu'une importance très secondaire pour celui qui combat). Pas de WH en vue, juste une personne accroupie près du ruisseau non loin, près d'un grand arbre - un saule -, qui semblait boire dans le cours d'eau. Ses vêtements étaient déchirés en mains endroits, au point qu'on pouvait se demander comment ils tenaient encore en place, mais ce ne fut que lorsque cette personne se redressa qu'Ice la reconnu. Même de dos, il n'aurait pas pu avoir le moindre doute.

*Ice, c'est...*
-Ouais... Elle a l'air d'en avoir bavé.

Iku L. Samuro. Simple chargée de corvée en théorie, quasi-emblème de Mahora dans la pratique. Toujours en première ligne pour gueuler sur les élèves irrespectueux, presque hyper-active, autoritaire toute en étant clairement affectueuse, il était difficile de ne pas la voir au moins une fois par jour. Et encore plus difficile de ne pas s'en souvenir. Avait-elle donc passé tout ce temps à combattre ? Pour ce qu'Ice savait d'elle ça lui ressemblerait bien, malgré qu'Esper (aussi ironique que ce soit) ai bien plus discuté avec elle que lui-même lorsqu'elle passait un peu de temps dans son corps.

Alors qu'il s'approchait de l'étudiante de Mahora, Ice sentait le désir d'Esper de "remonter à la surface", mais il savait qu'elle ne le demanderai pas : en période de conflit, la pressions que son corps subissait rendait impossible un échange de trop longue durée, et les échanges répétés et forcés l'affaiblissaient, ce qui était inacceptable dans un combat de résistance, où l'endurance était vitale. Esper le savait aussi bien que lui, et c'est pourquoi elle ne prendraient le relai qu'en dernier recours en cas de combat particulièrement difficile.

Iku L. Samuro leva la tête lorsqu'Ice fut près d'elle. Elle s'était recroquevillée sur elle-même, comme prostrée, et l'expression sur son visage était telle qu'Ice s'arrête sous le coup de la surprise. Par quelles épreuves cette jeune femme était-elle passée pour affichée une telle expression ?

- Il le faut bien, hein ... ? C'est tragique.

Ce fut cette phrase sans queue ni tête qui permit à Ice de reprendre ses esprits. Prenant sans autre forme de procès la jeune femme dans ses bras, notant au passage sa légèreté comparable à celle d'une poupée de chiffon, il fonça à nouveau vers le mur de la pension, et rentra d'un bond par la fenêtre ouverte, un peu plus bruyamment qu'un chat. Adossant la chargée de corvée au mur sur lequel il était encore en train de dormir quelques minutes plus tôt, il attrapa son sac et en sorti un sandwich, encore emballé dans son sachet de conservation, qu'il tendit à la pensionnaire.

- Samuro-san, dit-il d'une voix calme et aussi douce et chaleureuse que possible (chose pour laquelle il n'avait plus vraiment l'habitude, mais il pouvait bien faire un effort vu les circonstances), j'ignore ce que vous avez fait pour être dans cet état, mais tout espoir n'est pas perdu. Mahora est notre maison, et je me battrai pour la protéger jusqu'à ce que plus un seul Witch Hunter ne la souille de sa présence. Mangez un peu et reposez-vous, profitez-en tant que c'est à peu près calme. Si les vêtements de ma soeur, dans le sac, vous vont, vous pouvez aussi vous changer. Soyez tranquille, nous montons la garde.

C'était une sensation très étrange que de parler ainsi, après tant de temps passé à se "couper des autres", comme disait tragique Esper. Étrange mais pas désagréable... Mais Samuro était dans un état si déplorable que c'était presque sorti tout seul. Après tout, elle était aussi une partie de Mahora, n'est-ce pas ? Une habitante de la même maison...

[ Court mais pour la vitesse =). ]

Allen marchait, encore sur cette terre rouge. Perdu aussi bien psychologiquement que physiquement, il ne se préoccupait plus d'où il posait les pieds. Ses membres étaient engourdis par la fatigue et la pression. Ses yeux irrités exprimaient craintes et doutes. La torpeur revint encore à lui comme un ami oublié. La torpeur était présente mais il ne rêvait pas, il était juste écrasé par ses problèmes. Il n'écoutait plus, ne sentait plus, ne voyait plus. Il était là où il était. Mais où était-il déjà?

Plus encore.
S'il ne savait pas où il était que faisait-il là? Non, ça il le savait. Mais quelle heure était-il maintenant? Il n'avait pas vu l'heure défiler. Depuis combien de temps était-il parti de la chambre? Depuis combien de minutes avait-il quitté les autres? Où étaient-ils d'ailleurs? Que pouvaient-ils bien faire? Se battaient-ils encore? Y avait-il encore beaucoup de gens qui se battaient? Y avait-il encore beaucoup d'ennemis? Qui gagnait? Y avait-il encore de la résistance ou des renforts? Dans les deux camps? Y avait-il beaucoup de morts? … Il mit cette question de côté. Le soleil se levait-il ou était-ce encore de la brume teintée de sang? Son sang coulait-il encore? Avait-il mal, ressentait-il au moins la douleur? Etait-il fatigué? Marchait-il encore? Etait-il lui même mort? Ou étaient les autres? Encore une fois. Quelle question était la première? A quoi pensait-il déjà?
Multitudes de questions, pour une multitude de réponses. Multitudes de questions. Pourtant laissées sans réponses.

Quelque chose tomba. Un sifflement retenti. L'élève n'eut le temps que de se jeter au sol avant de voir une bombe exploser à quelques mètres de lui à sa droite.

Ce fut cela qui le sortit de ses pensées et aussi cela qui raviva ses souvenirs. Il se souvenait très nettement de ce qui les avait séparés, lui, Kinsue, Emiri et Kyle. Il avait vu arriver une grenade, il avait eu le temps de crier un vulgaire attention, d'essayer vainement d'esquiver l'attaque et de se faire propulser à des mètres de l'explosion par le souffle de celle-ci. En ayant repris ses esprits, il pouvait répondre à trois de ses questions si nombreuses. Oui, il avait mal. Oui le sang coulait. Et en effet, il était exténué.

Allen se leva du mieux qu'il pu, ménageant sa jambe droite qui le faisait atrocement souffrir. Une plaie hideuse la barrait. Il était sûr de s'être fait ça en étant tombé contre énorme bout de verre qui trônait vainqueur à quelques mètres de là. Le jeune homme l'observa, et se traina pour aller le chercher. Il le fit tourner entre ses doigts, délicatement, et remarqua que ce bout était particulièrement bien affuté. Il coupa alors le bout de son pantalon qui était d'ailleurs trop long. Il prit le tissu qu'il venait d'arracher et s'en servit comme bandage de fortune, le serrant bien fort autour de sa cuisse d'où dégoulinait du sang bien frais et rouge. Il accrocha la lame à sa ceinture, s'essuya le front et y laissa quelques traces pourpres. Il continua à avancer malgré sa jambe douloureuse, essayant de trouver une seule chose à laquelle il pourrait se raccrocher.

Alors qu'il tentait du mieux qu'il pouvait de ne pas sombrer encore une fois dans son coma psychologique, il cru entendre des bruits pas loin. Il fut alors frappé par un fait, incontestable et simple. Mais tellement primordial. A part ses bruits qu'il y avait eut à l'instant, justement il n'y en avait pas. Ou plus. C'était le silence total, et il ne s'en était même pas aperçu. Il se traita d'imbécile intérieurement puis avala difficilement sa salive. Il était de nouveau dans la réalité, mais il avait quand même été assez sot pour ne se rendre compte de rien. Il se trouvait incroyablement idiot, alors il mit tous ses sens en actions pour se décrire tout ce qui se trouvait à ses côtés.

Mais avant ça, avant de voir, il devait sentir. Alors il ferma lentement les yeux.

Le vent soufflait et d'après ce qu'il en pensait, de plus en plus fort. Bientôt, il risquerait d'avoir froid et ou les feux redoubleraient d'intensité ou il s'éteindrait sous la pression de l'air. Les feux par ailleurs, réchauffait sans trop de difficulté sa peau, laissant pourtant son cœur à l'état brut. Rien n'aurait pu l'aider pour cela. Aucun bruit ne filtrait et il ne savait pas si cela devait l'inquiéter ou le rassurer. Des effluves d'odeurs défilaient dans un sens puis l'autre, au gré du vent. Quelques senteurs agitaient ses narines, certaines bien plus agréables que d'autres. Cela passait d'un doux parfum de jeune fille aux arômes des pins calcinés et des autres encore entretenus par la chance, jusqu'à cette abominable odeur du sang. Bien plus présente que toutes autres. Ce simple fait suffisait à dégoûter le jeune homme.

Maintenant qu'il était sûr de ne pas être troublé par ce qu'il voyait et ne se fiait qu'à ça. Tous sens éveillés, il ouvrit les yeux.

La terre était toujours souillée de sang: il aurait pu trouver cela joli s'il n'avait pas su pourquoi elle avait cette couleur. Les feuilles d'arbres remuaient légèrement sous le souffle du vent. La lune était encore haute dans le ciel, mais était moins rouge et présente qu'au tout début. Il ne savait si c'était la nuit ou la guerre qui touchait à sa fin. Peut-être les deux après tout. Il n'avait plus aucune notion du temps.
Il entendit du bruit encore une fois. Une voix pour être plus précis. Malgré le fait qu'elle devait être bien à une dizaine de mètre de lui, il en reconnu tout de suite le possesseur. Allen n'hésita pas et commença à courir le plus vite qu'il pouvait. Avait-il peur où était-il rassuré? Il n'en avait aucune idée, pourtant il continuait de courir, encore et encore. Il n'aurait pas pu s'arrêter, même si ses jambes le lâchaient il se serait traîné jusqu'à arriver à son but. Et son but, c'était une fille, une certaine fille. Le jeune homme s'arrêta en sortant d'un buisson, il était arrivé devant la pension. Il en avait le souffle coupé. Le bâtiment était dans un état pitoyable, pire que quand il l'avait quitté. Il reconnaissait les étages, où il manquait parfois des pans de mur, des briques pavées étaient tombées dans la terre. Il essaya de calmer son cœur qui battait la chamade. Une bourrasque de vent lui envoya de la terre dans les yeux et il poussa un juron sous le coup. Ses yeux s'irritèrent encore plus et quelques larmes coulèrent sur ses joues sales. Il se retourna alors et la vit en compagnie d'un garçon qui lui tendait un sandwich.

Il recommença à courir, et sauta sur Iku. Il la prit dans ses bras et la serra très fort. Il n'était pas sûre qu'elle apprécie spécialement, mais il n'y pensait pas. Il finit par la lâcher.

- '' OH IKU! Tu vas bien? Tu n'es pas blessée? ''

Et tandis qu'un autre poids s'envolait de son esprit, la douleur de sa jambe revint à lui. Il grimaça mais ne dit rien. Il se retourna ensuite vers celui qui se trouvait à présent derrière lui et lui adressa un sourire sans joie.

- '' Salut... Je m'appelle Allen Walker. ''

[Effectivement, j'ai pas été assez attentive. Désolé, Ice. J'ai corrigé]

Les flammes. Formes abstraites se mouvant avec grâce et audace, n’ayant aucun remord à détruire tout sur leur passage, créant ainsi un sillage de désolation sans cesse plus étendu. Jamais je n’avais vu autant de feu, autant de ruines. Comment avait-on pu en arriver là ? Alors que tout était si prévisible. Du moins, pour moi. J’aurais pu faire quelque chose, mais au lieu de ça, j’avais renfermé mon passé et le message évident qu’il contenait dans un endroit clos au fond de moi. Quelle idiote.

Malgré moi, je tenais vigoureusement mon bras droit ensanglanté. De fins filaments rouges s’écoulaient lentement sur ma peau pâle, tels un court d’eau se divisant en plusieurs affluents. Sauf que le liquide rouge n’avait rien d’une innocente rivière telle que je me le l’imaginais.

La douleur. La souffrance. Elles ne m’empêchaient nullement de me battre, de tuer, de me défendre et de sauver des vies. C’était ce à quoi je dépendais depuis maintenant un bon nombre de nuits et de jours. Je n’avais malheureusement pas pu protéger autant de personnes que je ne l’aurais voulu. Je revois encore cette petite fille, tremblante et affolée, s’effondrant à terre, le regard se voilant lentement. Comme un corps dénué d’âme. Comme une magnifique poupée délaissée après qu’elle se soit abîmée. Instinctivement, je l’avais rattrapée avant qu’elle ne touche le sol, l’enlaçant tendrement, alors que des larmes traduisant mon impuissance roulaient sur mes joues où se mêlaient terre, pluie et sang.

J’avais été très émue par cet être si malchanceux. Et je m’étais promise de sauver le plus de personnes que je le pourrais. Et pour cela, je n’avais pas mille solutions. Tuer. Sans aucun remord, aucune honte. Avec plaisir.

C’était plus fort que moi. Je m’étais métamorphosée en une machine de guerre. Aussi efficace que rapide. Mortelle et silencieuse. Malgré les blessures, plus ou moins graves, qui s’accumulaient sur mon corps sans cesse en mouvement, je continuais à prendre la vie de ces Witch Hunters. De toute façon, le sang qui me maculait le plus n’était pas le mien.

De même, la douleur que je ressentais ne provenait pas que des blessures que les balles m’infligeaient. Les lames d’acier, parcourues de foudre, tranchaient, dansaient, exécutaient sous ma volonté des courbes extrêmement dangereuses – autant pour moi que pour mes ennemis, d’ailleurs – qui me permettaient d’aspirer à mes désirs cités précédemment. Mais elles étaient source de souffrance. C’était la première fois qu’elles faisaient si mal.

Un éclair fendit le ciel. Un allié. Tandis que le vent balayait Mahora. Un ami. La présence de mes éléments avec qui je possédais le plus d’affinités m’emplissaient d’une énergie éternelle. Aussi étrange que cela puisse paraître, l’orage me permettait d’user d’une endurance inépuisable. Il m’octroyait la possibilité de ne pas dormir pendant des semaines, sans ressentir un quelconque besoin de sommeil, m’offrant cette énergie enivrante.

Cependant… Il ne pouvait me désaltérer ni me rassasier. Et cela, pendant ces jours de combat – peut être même bien plus, oui, sûrement beaucoup plus, mais je ne comptais plus les nuits – je n’avais pu satisfaire ces besoins fondamentaux que très peu de prodigieuses fois.

A présent, je me trouvais seule, assise contre un arbre au tronc légèrement creux, respirant profondément, les pupilles mi-closes, avec mon bras droit me lançant affreusement. J’en avais extrais les trois balles qui s’y étaient douloureusement incrustées, et maintenant, je ressentais le lourd poids de la fatigue me submerger. Doucement, malgré la souffrance, je m’endormis sous le ciel noir où guettait l’impressionnante lune rouge sang.

Ce fut un sommeil long et léger, et lorsque je m’éveillai, il faisait jour. Le soleil était au zénith. Je ne savais pas où j’étais, mes souvenirs mirent un peu de temps avant de retrouver leur place initiale dans mon esprit confus. Ils me frappèrent avec violence, et je me rendis alors compte d’un bruit lointain et cristallin.

Le doux son de l’eau.

Grâce à ce court d’eau providentiel, je pus m’abreuver et nettoyer mes blessures. Tout était désert autour de moi. Etrange. Je devais me trouver dans un endroit méconnu de beaucoup de personnes… Comment avais-je pu arriver ici ? Alors que je pris la décision de m’asseoir sereinement sur le pont surplombant l’eau, je ne pus m’empêcher de glisser sur le bois humide.

La température glaciale de l’eau me saisit instantanément. Je voulus respirer, et l’eau s’engouffra dans mes poumons. Surprise, je commençais par me débattre inutilement, avant de plonger dans l’inconscience.

Je dérivais. Cette sensation me poursuivait jusque dans mon rêve. Un songe plutôt étrange puisque j’avais la claire impression d’être très loin de la réalité. Les images se mêlaient en une énigme irréalisable.

La fille sans vie dans mes bras. Les Witch Hunters dans la maison abandonnée, murmurant une phrase : « on était bons pour rater l’opération Mahora ». Le feu. Les ruines. Les cadavres. Le sang. La mort. La terreur. La souffrance. La peine. Des souvenirs inconnus. Un mélange irrationnel dans lequel je n’arrivais pas à me retrouver, mais duquel émanait une impression extrêmement désagréable.

« Non, arrêtez, arrêtez… Je vous en supplie ! Stop ! »

Mes yeux s’ouvrirent. Je flottais. J’avais froid. J’étais trempée. En essayant un mouvement, je me rendis compte que l’eau n’était pas très élevée. Je réussi à me mettre debout, encore un peu vacillante. La pension se trouvait à une cinquantaine de mètre. Sans attendre, je m'y rendis, mes pas prenant progressivement plus d'assurance, plus d'équilibre. J'entrai dans le bâtiment, je ne sais plus trop comment. Il n'y avait personne. Alors que d'habitude, il y avait toujours des dizaines de pensionnaires la parcourant de long en large - excepté durant les heures de cours, évidemment. Soudain, j'entendis une voix, très proche. C'était certainement celle d'un pensionnaire, d'après le timbre. Je tournais dans la direction d'où provenait le son.

Devant moi se trouvaient trois corps. Je reconnus tout de suite le premier.

« I… Iku ! Iku ! Est-ce que ça va ? »

Elle était dans un état si déplorable que j’en avais envie de pleurer. Mais ce n’était vraiment pas le moment. Je me tournai vers l’inconnu. Un beau garçon aux yeux vairons. Il me semblait l’avoir déjà aperçu dans la pension. Idem pour le garçon aux cheveux blancs, il était assez populaire. Allen, si je me souvenais bien. Il paraissait souffrir lui aussi.

« Je m’appelle Yoru Emiko. Enchantée… »

Mon sourire habituel n’était plus qu’un pâle reflet d’une joie inexistante. Ma phrase qui s’était voulu amicale n’était qu’un murmure peu convaincant.

[Vraiment pourri, il avance rien en plus, et j'ai pas relu, mais je devais vraiment le faire. Désolée les gens.]

On m'avait portée, je ne sais pas comment, et on m'avait lâchée sur un sol en parquet froid. Je restais dans une incompréhension la plus complète. Il fallait juste que je prononce une petite phrase incompréhensible à la première personne qui, à première vue -ou ouïe, occasionnellement-, s'approchait de moi, que j'étais déjà téléportée dans un lieu inconnu, ou plutôt incompris... Lieu que je reconnus quelques secondes plus tard. J'étais dans un couloir vitré de l'aile ouest de la pension, menant tout droit au jardin. Je fus légèrement rassurée : au moins, je savais où j'étais, et, si j'étais dans un pétrin, je savais comment m'en sortir. Pourtant, quelque chose m'inquiétait et m'intriguait encore un peu. Et cette chose était la personne qui se trouvait devant moi. Je refusais donc tout ce que l'on me proposait d'un bref mouvement de main. Nourriture sûrement moisie, vêtements sûrement carbonisés et trop petits, je ne voulais rien de tout cela. Trop perdue pour comprendre, trop méfiante pour accepter. Je me sentais mal, aussi. Très mal. Une sacrée migraine me brisait le crâne en deux, tandis qu'un bourdonnement intense résonnait dans mes oreilles, tel que j'avais l'impression qu'une abeille, avec comme ambition de créer une ruche, avait squatté dans mon cerveau. Mais bien sûr...

Ma vue se refaisait lentement. Le voile qui me cachait les yeux se désépaississait peu à peu, et je commençais à reconnaître sans mal la tête qui se présentait devant moi. Ice. Ice Kent. Je reculai soudainement. Qui était-il ? Je ne le connaissais pas. J'étais effrayée. J'avais toujours eu peur de l'inconnu. Je connaissais son nom, mais je n'avais jamais lu son dossier. Je n'avais strictement aucune idée de qui se cachait derrière cette face, derrière cette voix qui semblait se vouloir chaleureuse, et derrière ce corps robuste. C'était un inconnu. Donc, je me reculai du mieux que je pouvais, et finit plaquée contre le mur de pierres. D'une voix glaciale et enrouée, que l'on pourrait qualifier de famille, je n'hésitai pas à lui répondre clash :
- « Ne t'approche pas de moi... »

Puis j'avais cru entendre une voix qui m'était familière. J'avais cru ressentir une pression inquiétante, qui devint soudainement plus rassurante, plus solennelle. Je passais une main dans les cheveux blancs comme neige qui se présentaient devant moi. Elle était là. Cette chaleur que je recherchai déjà depuis des jours et des jours. Elle était là.

Je fus d'un coup réanimée par un désir de combat, par un désir de protection intense. Ce désir, qui me faisait chaud au cœur, comme il pouvait me carboniser de l'intérieur. Cette rage démoniaque et sans limite qui me faisait hurler, qui me faisait pleurer, en cas d'échec, ou qui me faisait éclater de rire, qui me faisait sauter de joie, en cas de victoire. Tout cela ne m'avait pas quitté. La chaleur d'un être humain à protéger, le sentiment de rage que l'on éprouve quand on la protège, j'aimais tellement cela. Cela me rassurait tellement. Sans attendre, dès que Allen recula, je me jetai dans ses bras, murmurant des mots incompréhensibles et secoués par des sanglots. Cela me rassurait tellement, que je ne pu m'empêcher de laisser des larmes couler sur mes joues, et un large sourire s'étaler sur mon visage déformé. Larmes de soulagement, sourire de défaite. C'était contradictoire. Pourtant, ces larmes de soulagement, elles étaient trop lourdes pour être retenues. Puis, quelques secondes plus tard, mes mains ensanglantées quittèrent son dos pour aller glisser jusqu'à ses épaules. Il était enfin libéré de cette étreinte. Je me reculai à mon tour, et le regardai intensément, je voulais m'assurer que c'était vraiment lui. Cheveux blancs, longs, en broussailles, un peu trop ébouriffés... Yeux d'un gris limpide, vides de toute joie... Un tatouage aux formes étranges... Et un sourire forcé, qui contrastait salement avec tout le reste. Tout était là. Tout n'était pas perdu !...
- « A-A-Allen ? C'est toi ? C'est vraiment toi ? Non, je n'y crois pas... C'est pas possible... »

Je clignais plusieurs fois des yeux, tentant de reprendre mes esprits. C'était bon, j'avais réussit, j'avais réussit à me cadrer. J'étais dans un couloir de l'aile ouest de la Pension. Les personnes qui m'entouraient étaient Yoru Emiko, une amie de ma classe, Walker Allen, un autre ami de ma classe, Kent Ice, quelqu'un que je connaissais de vue, et Kent Esper, sa sœur. Je levai la main légèrement, comme pour dire à Emiko : Pas de panique, je vais bien.

Il était vrai que finalement, j'allais plutôt bien. Mon mal de tête était passé, mes oreilles bourdonnaient moins, l'endroit ou devait auparavant être placé mon œil gauche était désormais remplacé par un énorme trou, et ce n'était pas plus mal. Le sang coulait encore à flot de la blessure que l'on pouvait voir près de mon cœur, mais c'était supportable, la plaie se nettoyait d'elle même. C'était normal, normal et supportable. Je sentais pourtant que j'allais rapidement flancher. Mais j'allais me forcer à continuer. Il fallait que je continue jusqu'à la fin, du moins. Ensuite, je pourrais me reposer, c'était bientôt fini...
Prise d'une énergie inimaginable, je m'imposais au centre du groupe, les mains sur les hanches. Mains nues, évidemment, je n'avais pas prit la peine de faire ressortir les lames.
Je regardai tout le monde à tour de rôle, un air mi-en colère, mi-décidé au visage, puis je m'exclamai soudainement :
- « Ne restez pas là à sourire niaisement !! Ce sont des faux sourires. Je déteste ce genre de sourire. Alors arrêtez. Nous sommes là pour combattre. Non pas pour se forcer à faire n'importe quoi... Vous êtes tous des mutants, non ? Des humains améliorés, non ? Nos adversaires, eux, ne sont que des humains. Donc cessez tout ça. Vous avez une dignité de mutant, alors il faut la garder !! »

Et dire qu'il n'y a même pas deux minutes, j'étais en train de pleurer dans les bras de mon meilleur ami... Ben voyons...

[Allen, Emiko, je dis pas ça méchamment, hein, mais... si vous aviez lu attentivement, vous auriez su qu'à la fin de mon précédent post, l'action se déroulait DANS la pension, et non dehors... Là vous nous avez sorti un patchwork chelou xD
Bravo Mamane pour avoir percuté \o/]

- Ne t'approche pas de moi...

Si la Samuro n'avait pas eu une expression aussi parlante quant à son état d'esprit, Ice aurait presque cru à une insulte. Ceci dit, même alors que la chargée d'entretient semblait avoir perdu tout sang-froid, le jeune homme fut surpris qu'elle repousse l'aide d'un allié.

*Tu t'es pris un râteau !* plaisanta Esper, mais le ton n'y était pas, ça sonnait juste comme une constatation encore plus déprimante.

Ice haussa finalement les épaules. Il ignorait ce qu'Iku avait subit, et ce n'était pas à lui de décider quelle réaction elle devait avoir. Il se contenta d'hocher la tête en signe de compréhension, avant de reculer de quelques pas. Des bruits de course résonnèrent alors dans le couloir, et le jeune homme vit volte-face comme une balle, mais il se relâcha aussitôt en reconnaissant le nouvel arrivant, un autre membre de la pension. Le garçon aux cheveux blancs passa devant Ice presque sans le voir, pour aller se jeter au cou de la Samuro. Le jeune homme aux yeux vairon ne fut guère surpris, il n'était pas rare de voir ces deux-là ensembles.

Une deuxième personne arriva à son tour, un peu plus calmement, repérée en premier par Esper. Ice ne l'avait jamais vu auparavant, ou alors il ne s'en souvenait pas, mais vu comment elle s'inquiéta pour la Samuro aussitôt qu'elle la vit et en l'appelant par son prénom, elle devait être une amie ou une camarade de classe...

- Salut... Je m'appelle Allen Walker.
[J'te mets en gras, Allen, parce que sinon ça va pas copiner avec Esper ^^']

Il fallu plusieurs secondes à Ice pour comprendre que c'était à lui que le sus-nommé Allen venait de se présenter, trop concentré qu'il était à scruter les alentours à l'affut d'un WH indiscret. La jeune fille arrivée en dernière fit de même, se présentant sous le nom de Yoru Emiko.

- Ice Kent, Arme Humaine, répondit sobrement le jeune homme d'une voix neutre avec un hochement de tête, tout en notant en filigrane que les deux nouveaux venus ne semblaient pas en superbe état non plus. A croire qu'il était le seul à être tout à fait opérationnel... Il faut dire qu'il avait été entraîné pour ça, certes.

Iku L. Samuro sembla enfin revenir à elle, et se redressa vivement, avant de s'exclamer à la cantonade :

- Ne restez pas là à sourire niaisement !! Ce sont des faux sourires. Je déteste ce genre de sourire. Alors arrêtez. Nous sommes là pour combattre. Non pas pour se forcer à faire n'importe quoi... Vous êtes tous des mutants, non ? Des humains améliorés, non ? Nos adversaires, eux, ne sont que des humains. Donc cessez tout ça. Vous avez une dignité de mutant, alors il faut la garder !!

Ice fronça les sourcils d'un air contrarié. Il s'avanca d'un pas pour faire face à la Samuro, et tendit son sac devant son nez.

- Mutant ou pas, dignité ou pas, si vous ne prenez pas un minimum soin de vous, vous allez mourir, que vous le vouliez ou non. Et je ne suis pas en train de sourire.

Et de sortir à nouveau un sandwich (toujours emballé dans son sachet, comme décrit plus haut) qu'il tendit à Iku, avant d'inspecter le contenu du sac et, satisfait, de le tendre ensuite à Allen et Emiko.

- J'ai été prendre des réserves dans les cuisines, il y en a assez pour quatre. Ça fait plusieurs jours que je combats les WH infiltrés dans l'école, mais tout seul, je ne peux pas être partout. A quatre, notre efficacité devrait être largement supérieure, mais si vous n'êtes pas opérationnels, nous n'irons pas loin. Nous sommes peut-être des mutants, l'ennemi est peut-être humain, mais il a l'avantage de la préparation et de l'endurance, vu qu'il tient le terrain. Regard pour Iku. Sur le reste, je suis d'accord avec Samuro-san...

[ Nan, je n'ai jamais précisé où Allen se trouvait à la fin de mon post, proche de la pension, c'est tout. Il est devant la pension, il se retourne, d'où il est il peut très bien vous voir, certains murs du bâtiment ayant éclatés, il lui suffit de courir ensuite. =) / Aussi, j'ai changé donc la couleur de mes paroles (je reprendrais le gris en général), c'est bleu-gris, donc si tu veux le nom c'est slategray. Je pense que tu verras la différence =) ]
[ Putain, post de merde. Pardon, je suis rouillée. ]

Allen ne comprit d'abord pas ce qui lui arrivait. En réalité, il pensait que Iku le disputerait d'avoir sauté dans ses bras de cette manière inattendue et sans avoir demandé. Mais non. Au lieu de ça, quand il avait quitté ses bras, elle l'avait rattrapé et serré encore plus fort qu'il ne l'avait fait. Cela le rassurait, pour la raison qu'il ne voulait pas s'attirer les foudres de sa meilleure amie mais surtout parce qu'elle était là, et qu'il serait là si elle avait besoin d'aide. Il avait ce besoin pressant de pouvoir être là quand il fallait, de pouvoir l'aider si ses membres la fatiguaient, ou la consoler si son moral la lâchait.

La pression était peut-être censée s'envoler. C'était pour ça alors que Iku était en train de pleurer dans ses bras. Il la serrait avec toute la tendresse dont il pouvait faire preuve, tandis qu'elle sanglotait. Lui aussi il était heureux, tellement heureux de la retrouver. Il l'avait cherché elle aussi, tout autant que les deux autres personnes qui étaient si chères à ses yeux. Il aurait tout fais pour elles, pour ses trois personnes. Kinsue, Iku et Hatsu. Il serait mort pour eux, pour leur sauver la vie, même si ce n'était que d'une demi-seconde de plus. Alors, la retrouver et la serrer là, dans ses bras, lui faisait l'effet d'une pluie fraiche après un temps lourd et gris. Il se sentait bien, malgré la douleur de sa jambe, malgré la situation dans laquelle il se trouvait, malgré ces choses, il se sentait bien. Parce que encore une fois, il n'était plus seul.

L'étreinte avait était rompue. Iku le regardait intensément, elle avait l'air d'inspecter le moindre détail comme pour s'assurer de quelque chose.

- « A-A-Allen ? C'est toi ? C'est vraiment toi ? Non, je n'y crois pas... C'est pas possible... »

En même temps, qui d'autre? Il était pourtant toujours fidèle à lui même, ses cheveux blancs neiges ne pouvaient pas être confondus, ses yeux qui brillaient d'habitude de chaleur était plus froids, plus déterminés et plus tristes mais on pouvait pourtant y voir, tout au fond, une petite étincelle de vie qui lui ressemblait tant. Ses vêtements étaient complètement déchirés par devant, mais on pouvait reconnaître une capuche à l'arrière de sa veste. Puis venaient les signes distinctifs qui ne changeraient peut-être jamais [ Eh ben si ], sa main et son bras rouges sang, son œil tatoué. Et même, il souriait. Son sourire n'était pas consistant, pas bien beau, pas bien joyeux, mais il était présent.

Il ne lui répondit qu'en hochant la tête doucement. C'était à peine visible mais il était sûr qu'elle l'avait remarqué. Il se retourna vers les autres et leur adressa calmement la parole. Et donc ils s'appelaient Yoru Emiko et Esper Kent. Il mémorisait leurs noms dans un coin de sa mémoire quand Iku parla, de sa voix plutôt grave et déterminée.

- « Ne restez pas là à sourire niaisement !! Ce sont des faux sourires. Je déteste ce genre de sourire. Alors arrêtez. Nous sommes là pour combattre. Non pas pour se forcer à faire n'importe quoi... Vous êtes tous des mutants, non ? Des humains améliorés, non ? Nos adversaires, eux, ne sont que des humains. Donc cessez tout ça. Vous avez une dignité de mutant, alors il faut la garder !! »

Allen sourit alors, mais pas d'un sourire faux ou niais, juste vrai. Juste parce qu'il retrouvait la Iku qu'il connaissait et qu'il en était simplement heureux. Juste parce que c'était tellement naturel pour lui et pour elle, qu'il ne pouvait s'en empêcher.

Il vit alors Ice s'avancer vers son amie et lui parlait sur le même ton décidé dont elle avait fait preuve quelques secondes plus tôt.

- Mutant ou pas, dignité ou pas, si vous ne prenez pas un minimum soin de vous, vous allez mourir, que vous le vouliez ou non. Et je ne suis pas en train de sourire. J'ai été prendre des réserves dans les cuisines, il y en a assez pour quatre. Ça fait plusieurs jours que je combats les WH infiltrés dans l'école, mais tout seul, je ne peux pas être partout. A quatre, notre efficacité devrait être largement supérieure, mais si vous n'êtes pas opérationnels, nous n'irons pas loin. Nous sommes peut-être des mutants, l'ennemi est peut-être humain, mais il a l'avantage de la préparation et de l'endurance, vu qu'il tient le terrain. Sur le reste, je suis d'accord avec Samuro-san...

Samuro-san. Allen trouvait cela presque comique qu'on appelle son amie comme cela. Il n'avait jamais trop compris la manie qu'avait les japonais de prendre les noms de famille au lieu de parler avec les prénoms. Peut-être que c'était pour marquer son « respect ». Bof, en fait. Parce que lui, il se souvenait très bien d'un professeur qu'il avait eu quand il était petit, et qui l'appelait souvent par son nom. Alors à cette époque il entendait des « Walker » par là, des « Walker » par ci, et surtout des « Walker se bouge les fesses et viens au tableau ». Il n'avait jamais trouvé cela très agréable, en réalité. Et il n'avait jamais repéré la moindre forme de respect dans ces phrases.

Minimum soin de vous, fut quelque chose d'autre que le jeune homme releva. C'est vrai qu'il n'était pas dans le meilleur état qu'il soit mais cela pouvait aller. Sa jambe saignait et le faisais souffrir, certes, mais il n'avait pas à se plaindre vis à vis de Iku qui... C'est à ce moment qu'il réalisa et ce simple fait le fit frissonner de tout son long. Il n'avait pas trop regarder dans quel état elle était, bien qu'il y avait pensé dès le premier instant. Mais il avait oublié, oublié pour leur étreinte. Oublié parce qu'il avait été tant rassuré par le simple fait qu'elle soit en vie, là devant lui, en train de le serrer dans ses bras. Il avait oublié et maintenant qu'il se rendait compte dans quel état au combien effrayant elle se trouvait, il ne pouvait s'empêcher de se blâmer lui même, et de murmurer un « oh merde ».

Allen eu un haut-le-cœur. Son amie avait les yeux rougis, sûrement irrités eux aussi. Ou devrait-il dire, son œil, puisqu'à la place du gauche ne logeait plus rien dans l'orbite et l'on ne voyait qu'un trou noir: profond, vide et dégoûtant. Les mains d'Iku étaient toutes nimbées de sang, et il en coulait aussi d'une plaie à sa poitrine. Ses habits aussi étaient dans un état lamentable pire que ceux du jeune homme: déchirés partout, recouverts de terre, de poussière et de sang, tels des haillons, ils ne servaient quasiment plus à rien. Les cheveux noirs de la jeune fille tombaient en cascade devant son visage et ne la rendait que plus sombre. Ce qui rendait le tout vivant dans toutes ces choses, sur tout ce corps misérable et fatigué était le regard d'Iku. Son regard d'un seul œil, qui brillait d'une détermination infinie et pure, démontrait qu'elle était vivante. On ne pouvait pas en douter en le voyant, même si ses jambes tremblaient et donnait l'impression qu'elles allaient lâcher à tout moment, même si elle était dans un état épouvantable qui donnait envie de la serrer dans ses bras et lui dire d'aller se cacher, de fuir... De ne plus jamais combattre. Même si ses cheveux sales et tellement noirs la rendait ténébreuse, effrayante et loin d'être vivante. Même si elle venait de craquer et de pleurer dans les bras de son meilleur ami. Même malgré toutes ces choses, elle était vivante par son regard, par sa détermination de terminer le combat et de prouver qu'elle existait.

Cela suffit à redonner du courage au jeune homme.

Allen sortit de ses pensées car Ice lui tendait son sac. L'étudiant lui fit signe qu'il n'en voulait pas, et le remercia.

- Merci, mais ce n'est pas la peine. Et puis même si c'est étrange, je n'ai vraiment pas faim alors...

Bizarre, oui. Il avait d'habitude pourtant toujours faim, mais en réalité à ce moment il avait plus envie de vomir ses tripes qu'autre chose, alors il ne préférait pas toucher à un seul morceau de nourriture. Pendant que les autres reprenaient calmement des forces, lui regardait son bras avec circonspection. Il l'activa, le désactiva et refit cet enchaînement plusieurs fois avant de constater que son bras fonctionnait bien. Il enclencha ensuite son œil qui vira au rouge cible, et il inspecta autour de lui. Personne vers l'extérieur de la pension, où en tout cas pas dans la zone où ils se trouvaient. Par contre, il grouillait des WH à l'intérieur du bâtiment, et il y en avait quelques uns, pas que deux pauvres idiots égarés.

- Il y en a pas loin, fit-il remarquer en voyant un groupe se faufiler dans les couloirs et se rapprocher dangereusement du leur.

Il se retourna vers les autres.

- On fait comment alors?

Cela dit, il activa son bras en épée-canon et gesticula sa jambe pour voir à quel point elle était douloureuse. Cela était supportable bien que particulièrement désagréable et qu'il savait que cela allait le désavantager.

On entendit de faibles bruits de pas pas loin.

[Comme édité sur mon précédent post, l’incohérence a été corrigée]
[Je suis désolée, mais pour cause de déménagement, je n’aurais normalement pas internet de vendredi prochain pendant une quinzaine de jours. Comme la partie groupe a déjà pris du retard, vous n’aurez qu’à sauter mon tour, ou faire en sorte qu’Emiko ne participe pas aux combats…]
[Post pas terrible et super court, mais je devais le faire aujourd’hui]

Allen et l’inconnu se présentèrent, ce dernier sous le nom d’Ice Kent. C’était lui aussi une Arme Humaine. Cette information me fit reprendre conscience de mes lames, actuellement à l’intérieur de mon corps, continuaient à me lancer affreusement, la douleur irrégulièrement intense. Mon bras, cependant, me faisait beaucoup moins souffrir. Je venais d’improviser un garrot modeste avec un bout déchiré de ma veste, et le mal était largement supportable.

« Ne restez pas là à sourire niaisement !! Ce sont des faux sourires. Je déteste ce genre de sourire. Alors arrêtez. Nous sommes là pour combattre. Non pas pour se forcer à faire n'importe quoi... Vous êtes tous des mutants, non ? Des humains améliorés, non ? Nos adversaires, eux, ne sont que des humains. Donc cessez tout ça. Vous avez une dignité de mutant, alors il faut la garder !! »

Je souriais peut-être niaisement, peut-être faussement. Mais je préférais cela à de véritables larmes. Je savais que si je détendais mes traits, je ne pourrais les retenir. Elles avaient guetté depuis si longtemps de pouvoir s’échapper, je ne les laisserais pas franchir mon masque de fausse joie maintenant. Quant à notre statut de mutant, il était sans doute suffisant à vaincre nos envahisseurs, mais pour l’instant nous n’avions pas spécialement l’avantage.

« Mutant ou pas, dignité ou pas, si vous ne prenez pas un minimum soin de vous, vous allez mourir, que vous le vouliez ou non. Et je ne suis pas en train de sourire. »

Il n’avait pas totalement tort, mais je voyais très mal Iku se laisser mourir ainsi. Surtout qu’étrangement, ses blessures semblaient se refermer d’elles-mêmes. Puis, Ice sortit des sandwichs de son sac et en offrit à toute l’équipe. « M… Merci beaucoup » murmurai-je en prenant celui qu’il me tendait.

« J'ai été prendre des réserves dans les cuisines, il y en a assez pour quatre. Ça fait plusieurs jours que je combats les WH infiltrés dans l'école, mais tout seul, je ne peux pas être partout. A quatre, notre efficacité devrait être largement supérieure, mais si vous n'êtes pas opérationnels, nous n'irons pas loin. Nous sommes peut-être des mutants, l'ennemi est peut-être humain, mais il a l'avantage de la préparation et de l'endurance, vu qu'il tient le terrain. Sur le reste, je suis d'accord avec Samuro-san... »

Ice avait vraiment combattu seul des Witch Hunters ? Il semblait en bon état, ce qui signifiait qu’il devait être très fort. Personnellement, je n’étais pas excellente en combat et n’en avait aucune expérience, si bien que je misais tout sur mes capacités d’Armes Humaine quand je ne sombrais pas dans mon état second de tueuse impitoyable. Mais ma garde était toujours lamentable et ma résistance physique toute aussi pathétique, ce qui justifiait mes blessures, superficielles certes, mais assez nombreuses. Je ne devais compter que sur ma vitesse pour esquiver et m’approcher de mon ennemi, et sur ma force et mes lames pour attaquer. Chose très utile : j’étais aussi endurante. Au moins, j’avais l’avantage de connaître mes forces et mes faiblesses.

Tout en réfléchissant, j’avais mangé la moitié de mon sandwich avec satisfaction et soulagement, mais l’appétit n’y était plus. Je me forçai tout de même à le finir, sachant bien que je ne pourrais me rassasier avant encore un certain temps et que c’était plus que ma seule source d’énergie à présent. L’orage, qui m’avait apporté le pouvoir de ne plus dormir pendant des jours [voir future liste des techniques], avait cessé. La voix méconnue d’Allen et surtout les paroles qu’elle avait énoncées m’extirpa de mes pensées.

« Il y en a pas loin … On fait comment alors ? »

Nous n’avions pas vraiment le choix. Me concentrant, je fis sortir de mon corps les lames de mes poignets, coudes et genoux. Ce serait certainement suffisant pour le moment. Les échos de pas résonnèrent jusqu’à nous. Des silhouettes apparurent. D’abord deux, puis quatre. Cette fois, je ne souriais plus du tout. Mon expression était celle, déterminée, d’une guerrière s’apprêtant à combattre – bien que je n’ai pas l’étoffe d’une guerrière. Ils se mirent en une apparente formation, certain pointant déjà leur arme sur notre groupe.

Une intuition miraculeuse me fit retourner ma tête, pour découvrir que deux autres se tenaient derrière nous. Ils nous avaient déjà repérés, donc. Ils nous avaient piégés. L’un d’eux visa quelqu’un. Je n’eus le temps que de suivre la ligne de trajectoire que la balle allait parcourir dans quelques instants et de prévenir la future victime.

« Iku ! Attention ! »

Bon, allez les cocos, le premier combat de toute l'histoire de Mahora va commencer :)
Bonne chance à tous.

Valeurs ennemis :
CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 20z3fax

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 20z3fax

(j'avais fait une petite boulette car j'avais oublié que les valeurs changeaient à chaque fois qu'on prévisualisait donc j'ai fait une capture :/ Faite comme ça, tous. Mais oubliez pas de redimensionner, svp.]

Adversaires :
- Soldat WH Type 1 [FICHE]
- Soldat WH Type 4 [FICHE]
- Soldat WH Type 4 [FICHE]

Classement par DEX :
1) Iku L. Samuro (100)
2) Allen Walker (94)
3) Emiko Yoru (80)
4) Ice(& Esper) Kent (50)
5) Soldat WH Type 1 (25)
6) Soldat WH Type 4 (14)
7) Soldat WH Type 4 (14)

C'est donc à moi de commencer, ce que je vais faire de suite sous ce tiret. Je fais un post très bref.
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Je n'avais strictement rien vu venir. C'était évident, déjà que j'étais d'un naturel imprévisible, et que j'étais en plus dans un état déplorable, je ne pouvais pas forcément faire attention à tout. Heureusement, la réplique d'Emiko m'avait remise sur pied. Oh, les bruits que j'avais entendu auparavant ne m'avaient pas trop perturbée... Mais cette réplique, si. Alors comme ça, il y avait quelqu'un derrière moi ? Un soldat ? Sans aucun doute. J'entendis un coup de feu. Ce coup de feu me fit décoller du sol immédiatement, et d'un geste habile, je percutais la balle de la paume du pied, qui ne réussit qu'à désépaissir la semelle de ma botte en la brûlant. Ça avait été mon seul réflexe. Je tournais instantanément la tête, un air déterminé au visage, et n'hésita pas à sortir mes lames d'un coup. Emiko était derrière moi, la même expression. Décidément, elle me ressemblait plus que je le croyais. Je lui lançai un léger sourire, et reculai vers elle, les poings serrés.

Je me penchai en avant. Je l'avais déjà fait pas mal de fois. Je prenais mon élan, m'élançait dans la foule, et coupait tout ce qui arrivait à ma portée dans réfléchir une seule fois aux conséquences de mes actes. Généralement, je réussissais. Généralement, ça se passait plutôt bien. J'avais toujours été une éternelle chanceuse. Enfin, quoique...

Oh, je pense que j'avais le droit à l'erreur. J'étais entourée de deux amis, et une autre personne qui paraissait plutôt fort. Je savais qu'ils pourraient faire n'importe quoi pour moi. Quoi, moi, égoïste ? Hypocrite ? Égocentrique ? Bah, c'est ce que l'on peut penser en lisant ces lignes. Et pourtant, j'étais exactement du même avis. Moi aussi, j'aurais pu me battre, me sacrifier, mourir pour eux. Si ce n'était pas eux, c'était moi qui y passait. Obligé.

Et j'étais persuadée qu'ils pensaient la même chose, au plus profond de leur être, du moins.

Comme prévu, je m'élançais vers la foule, avec une puissance et une rapidité impressionnante, telle qu'on arrivait presque pas à percevoir la longueur de mes foulées. Comme si je volais. Exactement.
Je réussis à avoir de l'avantage sur mes adversaires. J'étais beaucoup plus rapide qu'eux, on étaient tous plus rapides qu'eux. En gros, on étaient très avantagés. Mais les deux soldats, en fond, ceux qui avaient un uniforme différent de celui qui menait la marche, ils avaient l'air plutôt costaux. Bon, on verra. Quatre sur trois, c'est déjà un énorme avantage.

Une fois arrivée à une distance acceptable pour commencer à combattre, je plantai ma lame dans le WH, à l'aveuglette complète.
Je réussis à faire un combo de coups plutôt impressionnant, plutôt bien imaginé. J'étais fière de moi, en tout cas. Le soldat avait déjà l'air bien amoché. On y arrivait...

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CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 2znv0b5

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 2znv0b5

728 X 2 = 1456.
Le soldat WH 1 subit l'ANO Poison, il ne lui reste que 544 PV.

A VOUS !! :D[/list]

Un coup de feu retentit. Allen se retourna brusquement et vit celle qui avait failli en être victime : Iku. Elle gesticulait gracieusement pour éviter le projectile, mais le cœur du jeune homme fit un bond gigantesque, retombant lourdement, battant à tout rompre. La peur lui tiraillait déjà le ventre, pas la peur pour lui, mais pour les autres. Encore et toujours cette horrible peur qui le tétanisait, qui l'empêchait d'avancer et qui ne lui inculquait qu'une seule idée : protéger les gens qu'il aimait, au péril de sa vie.

Il calma sa respiration, la calquant sur la démarche souple de son amie. Il fallait qu'il fasse lui même abstraction de cette peur, pour qu'il puisse se concentrer sur son combat. Non pas qu'il ne se jetterait pas dans le tas si Iku ou les deux autres venait à risquer leur vie, mais au moins à leur faire confiance. Il se le devait, il leur devait. Car sans ça, ils ne pourraient pas être une équipe efficace, et même une équipe tout court. Il ferma donc les yeux quelques secondes le temps de se mettre dans la ferveur du combat et d'oublier le danger qui guettait ses compagnons. Tous ses sens étaient éveillés: il ne risquait donc pas d'être surpris par une attaque. Ses muscles étaient endoloris mais prêts à réagir à tout moment. L'arme humaine ouvrit tranquillement les yeux, à peine eut-il le temps de souffler qu'un craquement de branche se fit entendre derrière lui. Il se retourna, para un coup de la part de son adversaire et ouvrit une plaie béante dans son poumon droit. Le sang teinta l'épée lazer du jeune homme qui éprouva une importante répulsion pour ce qu'il venait de faire et pour le liquide qui imprégnait maintenant son bras. Il n'avait pas le droit d'avoir d'état d'âme, surtout que la personne qui lui faisait face n'en aurait probablement aucun pour lui. Il décida donc de ne pas trop détailler le soldat pour ne pas regretter ses actes par la suite. Le jeune homme aux cheveux blancs remarqua juste une chose importante: la blessure qu'il venait de lui infligeait semblait l'avoir déstabilisé mais avoir pourtant entamer seulement le début de ses réserves. Des frissons parcoururent le dos du jeune chargé de corvée en constatant un sourire empreint d'une pointe de sadisme sur le visage du soldat, comme s'il se moquait légèrement de lui, malgré le fait qu'il venait de lui transpercer le poumon.

Allen se remit tout de suite en garde craignant une évidente réplique de l'ennemi. Il jeta des regards furtifs sur l'assemblée de ses compatriotes pour s'assurer qu'ils allaient tous bien. Rassuré, il affronta le WH du regard.

- - - - - - - - - - -

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. Nesqw1

705X4 = 2820
Le soldat WH type 4 ne subit pas d'ANO
10 000 - 2820 = 7180
Le soldat WH type 4 (le premier) n'a plus que 7180 PV.

[ Normalement je me suis pas trompée. ]

Iku réagit avec une vitesse sidérante, esquivant habilement la balle meurtrière. Soudain, des lames, ressemblant assez aux miennes, surgirent du corps de la jeune Arme Humaine. Elle aussi, elle avait sans doute ressentit la douleur de cette matière d'abord étrangère, que l'on apprend à accepter avec le temps. Nous avions plutôt beaucoup de choses en commun. Je lui rendis son sourire.

Le combat avait commencé. Iku et Allen étaient déjà rentrés dans l'action, tandis que j'organisais méthodiquement mes pensées et mes gestes. A mon tour, désormais.

La foudre parcourait l'acier. L'acier dansait en effectuant des courbes calculées et rapides, tranchant absolument tout ce qu'elles rencontraient, soit la chair de nos ennemis, faisant couler toujours plus de sang. Je détestais le combat. Je détestais ce liquide écarlate. Et pourtant... Pourtant je combattais, encore et encore. Parce que mes intentions étaient tout sauf mauvaise. Bien sûr, il y avait l'instinct de survie. Mais pas seulement. Pas principalement. La volonté de protéger, de sauver des personnes, des amis, et bien plus encore.

Le pauvre Witch Hunter essayait de se défendre tant bien que mal, ses balles ne faisant au maximum que m'effleurer, faisant irradier une courte douleur qui attisait ma fureur et qui rendait mes coups plus acharnés. Ses tentatives pour échaper à l'inévitable étaient lamentables et empéchaient une mort rapide et sans douleur. Il protégeait ses organes vitaux mieux que je ne l'aurais pensé, mais c'était malheureusement inutile. Il collectionnait ainsi des blessures de plus en plus profondes, de plus en plus sanguinolentes. Jusqu'à ce que... sa garde s'abaissa. Il laissa une ouverture au niveau du coeur. Alors ma lame plongea, sans aucune hésitation, avec une précision formidable.

Le soldat s'effondre. La vie commence à l'abandonner, le laissant volontier à la mort, qui le submerge en quelques secondes. Après de longues souffrances, il était enfin vaincu. je reprenais mon souffle, inspirant de grandes bouffées d'air et les relâchant avec soulagement. Mon rythme cardiaque mit du temps avant de redevenir raisonnable. L'acier avait cessé de me faire souffrir, ne laissant à la douleur que des égratinures peu importantes. Je ne voyais plus mes compagnons, ils étaient entrain de combattre eux aussi.

Adversaire choisit
Soldat WH type 1

Dégâts infligés [Attaque physique]

Nombre aléatoire (720,810) :

775

CC

Nombre aléatoire (1,30) :

23

ANO

Nombre aléatoire (1,30) :

10

775 x 2 = 1550 dégâts
Le soldat aurait subit l'anomalie Tétanie, si il n'avait pas -1006 PV

Les hostilités s'étaient ouvertes si vite... Cette fois, Ice n'avait pas entendu les WH arriver. Depuis plusieurs jours qu'il menait cette petite guérilla dans les murs de la pension, il avait toujours été seul, et il avait toujours compté sur ses sens pour déterminer la position et l'approche des WH alentours au milieu de la solitude et du silence. Mais pas cette fois. Pas avec la compagnie qui s'était soudain rassemblée près de lui. Même Esper, son attention accaparée par l'était d'Iku, en avait oublié son rôle habituel de guetteuse.

Le coup de feu était partit sans aucune sommation. Personne ne les avait vu arriver. Seule Emiko, qui regardait dans la bonne direction, eu le temps d'avertir la Samuro avant que le soldat de tête ne fasse feu dans sa direction. Le mouvement de la jeune femme impressionna Ice - ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion de voir un style pareil. A la fois acrobatique et recelant une puissance insoupçonnée, son coup parvint à dévier la balle de 5.56 qui alla se ficher dans un mur du couloir. L'instant d'après, Iku et Emiko étaient sur le soldat en question qui, à cause de son arme semi-automatique, n'eut guère le temps de se défendre héroïquement et fut littéralement mis en pièces par les lames des deux demoiselles.

La cible d'Ice, elle, était toute choisie depuis le début : les deux WH du fond. Si le soldat de tête n'avait rien de différent avec ceux que le jeune homme pulvérisait depuis des jours, les deux du fond étaient bien différents, et autrement plus dangereux. Ce n'était pas seulement les armes monstrueuses qu'ils portaient [selon les infos que j'ai eu d'Inseri, ce sont des Heavy Troopers, autrement dit des soldats lourdement armés, genre M60, M134, etc... Google-Image sur les armes citées si vous connaissez pas], mais également quelque chose qu'ils dégageaient... Le premier des deux soldats en question prouva que cette impression était justifiée lorsqu'Allen, qui avait devancé Ice de quelques pas, transperça gravement l'un des deux poumons de l'homme, et que celui-ci se contenta de lui rendre un sourire malsain tout en s'apprêtant à lever son arme...

Ice ne lui en laissa pas le temps. Dans un combat contre plusieurs ennemis, la règle la plus simple était de s'acharner au maximum sur un seul et même ennemi, l'abattant le plus vite possible avant de passer aux autre. Les autres mettraient plus de temps à mourir, mais le but de la stratégie était de réduire au plus vite le nombre d'attaques à disposition de l'ennemi et de réduire sa marge de manœuvre. Autrement dit, à partir du moment où Allen avait choisi pour cible l'un des deux WH du fond, Ice s'adapterait et prendrait cette même cible en tenaille. L'honneur ou les sentiments n'avaient pas leur place dans le style de combat froid, stratégique et implacable de la famille Kent.

Dépassant par la gauche le jeune homme aux cheveux blancs sans lâcher sa garde, Ice frappa du gauche sur le canon de l'arme du WH pour le dévier vers le bas, et arma un direct du droit. Un pas de plus, pied gauche en avant et l'Arme Humaine décocha son direct le plus dévastateur, envoyant dans la poitrine du WH son poing renforcé d'acier et de toute la puissance d'inertie que procurait son mouvement. Le direct atteignit le soldat en plein poumons, frappant avec force là où Allen avait fait d'effroyables dégats qui auraient tué net n'importe quel humain normal. Le WH fut littéralement projeté dans le mur derrière lui, qu'il percuta violemment, s'y incrustant en partie et faisant tomber des débris au sol.

Prenant pour acquis la mort de sa victime, Ice se tournait déjà vers le dernier WH, prêt à esquiver des tirs de sa part, mais Esper poussa une exclamation de surprise, et le jeune homme sut avant de le voir que la victime des deux garçons Armes Humaines n'était pas morte. Lorsqu'il se tourna à nouveau vers elle, leur victime tombée à genoux se redressait déjà préniblement. Il était clair qu'elle n'était plus loin de sa fin, mais qu'elle survive à deux attaques pareilles était quasiment inconcevable. Quelle était cette vitalité monstrueuse ? Il fallait en finir au plus vite.

Soudain, le cliquettement du barillet d'une sulfateuse, derrière eux, leur indiqua que le dernier WH s'apprêtait à faire feu...

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Attaque Physique (Ice) :
CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 2d1wqxc

Cible : Soldat WH Type 4 (n°1)
Dégâts subits : 902 [Vt] x 4 [CC] - 0 [Def P] = 3608
Ano subies : Aucune
PV de la cible : 7180 - 3608 = 3572

Nombre de messages : 8 Age : 30 Date d'inscription : 29/11/2009

[par contre on a pas assuré sur un truc : on a totalement oublié la défense physique :/ Bon, en tant que premier combat c'est pas très grave, je me rattrape sur ça, mais ensuite faudra faire gaffe, ok ?]

Soldat WH Type 4 N°1

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 15d5bq

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 15d5bq

La cible est Iku L. Samuro. (OUIIIIIINNN T^T)

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 14uf7fl

839x1 - 215 = 624.
5625 - 624 = 5001 (wow, précis !)
Iku subit l'anomalie Poison.
Il lui reste encore 5001 PV :DD

Soldat WH Type 4 N°2

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 2rh7984

La cible est Yoru Emiko.

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. Dwc3h0

775x1 - 250 = 525.
4900 - 525 = 4375.
Emiko subit l'anomalie Tétanie.
Il lui reste encore 4375 PV.

J'ébauchai un sourire. J'avais réussi mon coup.

Il fallait dire que ce n'était pas très difficile. Il n'y avait qu'à frapper, mon corps faisait le reste. J'étais visiblement entourée d'armes humaines telles que moi. La chance était de mon, ou plutôt de notre côté. Il fallait la miser, coûte que coûte.
Emiko alla derrière moi pendant que je prenais légèrement un peu de recul après avoir frappé le soldat de plein fouet. Un soupçon de remords passa dans mes yeux. Elle l'avait achevé. Il était vrai que ce n'était qu'un petit soldat de pacotille qui était dans l'autre patrie, mais c'était quand même triste. Avait-il demandé à être tué de la sorte ? Poignardé en plein cœur par une lame d'acier aiguisée ? Sûrement pas. Derrière ces armes, cet air enragé, avait-il une vie ? Il n'avait forcément pas été formé juste pour le combat. Peut-être était-il marié, avait-il un ou deux enfants. Je me stoppai pour réfléchir, garde baissée, et l'œil fixant ce cadavre. Ce genre de truc me ressemblait bien. J'avais beau avoir quelques réflexes, je ne faisais toujours pas attention à ce qui pouvait venir devant ou derrière moi, à ma droite ou à ma gauche.

Justement, à ma droite, à ma gauche, devant moi, derrière moi, c'était le champ de bataille. Allen avait fait son petit travail juste après moi. Emiko l'avait suivit, puis Ice. J'étais donc assurément la plus rapide du groupe, et j'étais donc celle qui commençait tout. Cette pensée me fit légèrement appréhender la suite des choses. Et si je commençais mal ? Si je ratais mon coup ? Est ce que cela pourrait entraîner l'échec de ce combat ? Je déglutis. Il ne fallait pas que ça se passe comme cela. Mince. J'étais déjà partie trop vite, et voilà que je ne réfléchissais que dans l'action. Quelle idiote je faisais. Bornée jusqu'au bout... Jusqu'à la véritable fin.

Une seconde s'écoula.

Je me retournai subitement. Était-ce un bruit de coup de feu que j'avais entendu, là ? La détermination remonta en flèche dans mon esprit. Je reculai et fit un bond sur le côté. On m'avait prise par surprise. Cet ennemi qui avait l'air beaucoup plus fort que le pathétique soldat que j'avais affronté jusque là. Non ! Il allait m'avoir. Il m'avait prise sur le fait accompli. Je n'avais réussi qu'à esquiver une petite balle qu'il en lançait une flambée de son arme dévastatrice, beaucoup plus dévastatrice que la mienne. Une balle transperça mon épaule, brûlant toute la peau autour. Tout d'un coup, cette dernière devint toute engourdie. Mon sang -enfin plutôt ce qu'il me restait...- ne fit qu'un tour. Avais-je été empoisonnée ? J'espérais que non. Et cette pensée d'espérance me fit de nouveau perdre du temps, car je me prenais deux nouvelles balles. L'une en plein abdomen, et l'autre au début de ma cuisse. Je déglutis rapidement et me remit en position de combat. Aie aie. C'était maintenant ou jamais. Il m'avait attaquée, je n'avais pas eu le temps de contre-attaquer, donc il fallait que je l'attaque à mon tour. Mais je n'allais pas le viser. J'allais viser son camarade, qui avait l'air en parfaite santé. Je fonçai sur lui, une certaine appréhension visible sur mon visage. Il fallait bien dire que ce soldat avait l'air bien plus costaud que celui d'auparavant.

Trêve de bavardages, je me lançais sur lui.

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Adversaire choisi :
Soldat WH Type 4 N°2

CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. 2q8zijb

L'adversaire meurt instantanément. [YAYYYYYY :D]
Étant donné que Iku est souffrante du poison, ses PV sont débités de 375 points.
5001-375 = 4626.

Allen avait un peu observé de loin et discrètement le combat des filles. C'était vraiment idiot d'ailleurs, pourquoi tout le monde s'était mis avec son propre sexe? Il n'avait pas compris, mais il s'était dit que les gens n'avaient sûrement pas fait attention. Ils avaient d'autres choses à penser.
Emiko avait suivi son entrée dans son combat et avait rejoint Iku qui elle avait déjà bien entamé son adversaire. La nouvelle venue planta sa lame foudroyante dans le cœur du soldat, qui s'effondra. Il sembla à Allen qu'il remua encore quelques secondes avant de mourir définitivement, comme une oie continuant à courir un instant après qu'on lui ait coupé la tête. Cette vue lui décrocha une grimace tandis qu'il tournait la tête pour essayer vainement d'oublier cette vision d'horreur.

Il concentra son regard sur celui de son adversaire, encore une fois. Le soldat qui lui faisait face avait une défense incroyable et Allen savait qu'il n'avait pas l'avantage sur son combat malgré la blessure douloureuse qu'il venait de lui infliger. Justement, l'ennemi avait à peine bronché et c'était bien cela qui effrayait le jeune homme. Il regardait le sourire sadique qu'on lui offrait et presque envoûté il ne remarqua qu'aux dernières secondes le coup qui ne manquerait pas de le blesser. Trop tard, il n'aurait plus le temps qu'à faire le dos rond pour atténuer l'inévitable. Pourtant, le plan du soldat ne se passa pas comme prévu.

Le jeune homme aux cheveux blancs releva lentement la tête et constata qu'Ice venait de rentrer dans le combat. Le sauvant du coup. Ce dernier frappa sans aucune pitié, sans laisser le temps à son ennemi de placer n'importe quelle offensive. Ice visa le poumon, là où Allen avait déjà frappé. Cela eu son effet escompté, le soldat vola à quelques mètres, s'écrasant le dos contre un mur un peu plus loin. Le jeune chargé de corvée souffla puis boita de sa jambe douloureuse jusqu'au soldat sonné. Il voulait s'assurer qu'il était mort mais celui-ci tenta d'asséner un autre coup au jeune homme. Ce dernier évita l'assaut de justesse et regarda terrifié son adversaire qui se relevait avec difficulté... mais qui se relevait quand même. C'était impossible, après tout ce qu'il venait de recevoir, était-il immortel? Il devait avoir une vitalité incroyable qui laissait entrevoir à notre jeune homme un sentiment d'infériorité. L'homme toussa du sang, s'essuya la bouche, envoya un regard méprisant à Ice puis jeta un sourire carnassier au jeune chargé de corvée en pointant son arme vers Iku. Allen n'eut le temps que de crier avant que le coup de feu parte.

- « IKUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU! »

Son cri puissant déchira le silence... mais ne changea rien à la suite des évènements.

Allen vit sa meilleure amie encaisser les balles, devenant plus livide qu'avant. Le coeur du jeune homme fit un bon incroyable avant de retomber lourdement dans sa poitrine. D'autres coup de feu retentirent un peu plus loin, visant Emiko. L'étudiant ne put qu'assister impuissant à l'effroyable spectacle qui se dérouler sous ses yeux. Il allait courir vers les deux blessés lorsqu'il entendit qu'on rechargeait une arme derrière lui. Allen pivota sur lui même et vit le soldat qui pointait une nouvelle fois son arme vers Iku qui avait l'air de charger son coéquipier. Allen ne lui laissa pas le temps de tirer, il s'élança vers son ennemi et lui envoya un coup au hasard. Il savait bien que pour cette adversaire il ne faudrait pas raisonner comme ça, mais sa peur de voir ses amis blessés l'avait emporté sur la raison. Ce n'était pas une bonne stratégie, mais tant pis.

Le coup qu'Allen asséna ne fut pas particulièrement puissant mais il réussit quand même à désorienter l'ennemi ce qui était déjà un bon point. Le jeune homme savait que Ice pourrait finir le travail car il était plus fort que lui et beaucoup plus réfléchi. Il se remit en garde.

L'arme humaine entendit un cri étouffé pas loin et quand il se retourna il vit qu'Iku en avait déjà fini avec son soldat.

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CH. 1 : Quand les larmes se mêlent à la pluie. Combat1-2

771x2 = 1542
Le soldat WH Type 4 (n°1) subit l'ANO Inversion
3572-1542 = 2030
Le soldat WH Type 4 n'a plus que 2030 PV

Une balle me transperça l'épaule droite, achevant de confirmer l'invalidité de mon membre. Contenant un cri de douleur, je ne m'étais pas rendue compte que j'avais baissé ma garde. Erreur fatale qui me valut deux autres balles. L'une ne fit qu'érafler mon cou, l'autre ma joue. Croyant que la rafale avait pris fin, je me retournais face à mon assaillant. Je voulais lui faire payer cet affront, il avait réveillé une colère qui grondait en moi comme un volcan venant d'entrer en éruption. Mais tout le monde le sais. La colère rend aveugle. Et cette phrase qui sonnait pour moi dans un vide d'ignorance devint une sentence à laquelle on ne peut échapper. Je fondit sur mon adversaire, toutes lames prêtent à transpercer chaque chair qu'elles rencontreraient. Cependant, ma vélocité était fortement atteinte par mes blessures trop récente et la douleur qui en irradiait. Il avait déjà son arme pointée sur moi. Une simple pression sur la détente de sa part mis fin à mon offensive. Propulsée en arrière par un réflexe brusque, mon équilibre vola en éclat et je tombai lourdement sur le sol dur de la Pension.

Ainsi à terre, ma première volontée fut de me relever en ignorant les souffrances. Impossible. Mon corps était tétanisé. Il ne répondait plus à aucune de mes sollicitations. Mes bras, mes jambes étaient inertes et je n'avais pas la capacité de remédier à cela. Ce n'était pas faute d'essayer, de tenter de surmonter cet état qui me rendait si vulnérable. Je n'avais comme possibilité que d'assister au champ de bataille, impuissante, pathétique. J'aperçu alors Iku achever celui qui m'avait fait subir ça. " Merci " aurai-je voulu prononcer. Je savais que j'aurais préféré, si j'en avais eu les moyens, lui offrir le sort qu'il méritait. D'ailleurs, tous les WH méritaient cela. Des hommes sur-armés envahissant une îles de mutants qui n'aspiraient qu'à rester indépendant et en paix. Savaient-ils vraiment ce qu'ils faisaient, au moins? Ou obéissaient-ils aux ordres comme des robots programmés à l'avance, comme des chiens bien dressés qui recevaient de leur maître une requête absurde qu'ils executaient sans réfléchir. S'étaient-ils posé des questions sur nous? Après tout, même les mutants avaient une vie, qui englobaient famille, études ou travail, loisirs, joies et peines. Sans doute comme les Witch Hunters. Pourquoi, pourquoi les hommes ne pouvaient pas se limiter à une paix qui les rendrait tous heureux? Et puis à quoi bon se poser autant de questions... Ce n'était pas réellement le moment d'y répondre, surtout que je ne pouvais faire une telle chose. Le deuxième soldat - le seul encore en vie - subit alors une attaque d'Allen. Il avait vraiment l'air mal en point. Je fus alors prise d'un élan de pitié. Cet homme ne possédant aucune faculté "anormale" était entrain de se battre contre quatre - voire trois, actuellement - mutants. Entrain de perdre. Ses compagnons étaient morts, et il allait les rejoindre. Soudain, nos regards se croisèrent. Les sentiments que je trouvai alors dans ses yeux me firent l'effet d'une flèche perçant mon coeur. Haine, terreur, peine, dégoût, résignation et envie irrésistible de tuer. Je fermai les yeux, souhaitant à tout prix échapper à cette vision insoutenable. J'imaginais alors la situation contraire. Moi, entourée par nos trois ennemis, les corps d'Iku, Allen et Ice à mes pieds. Quelques larmes s'échappèrent de mes yeux entrouverts. La guerre était impitoyable...

________________________________

Emiko est tétanisée et ne peut donc pas attaquer.

Plus que 2 tours d'inactivité.

[Gomen pour le retard ^^']

Le combat touchait à sa fin.

Lorsque les WH avaient commencé à tirer, le sang d'Ice s'était figé dans ses veines, contrairement à son corps que s'était instinctivement décalé sur le côté pour éviter d'être prit dans le rayon d'action des armes lourdes. Le son si caractéristique des coups de feu faisait toujours ressurgir dans son esprit cette scène emplie de flamme de son passé. Son souffle s'accélérait, et la seule chose à laquelle il pensait alors était de faire taire ces armes. Il ne perdait pas son sang-froid, il était trop bien formé pour cela, mais faire revenir le silence par la force devenait alors une obsession totalement psychotique, et sans la présence mentale permanente de sa soeur, il se doutait qu'il perdrait totalement son calme et replongerait dans cet abîme de destruction qui l'avait engloutit une fois, lors de la mort de ses parents...

Lorsqu'Emiko s'était écroulée, cependant, la part de son esprit restée consciente de l'extérieur durant le combat avait éprouvé un début de panique. Depuis le début de l'affrontement, sachant qu'il se battait aux côtés d'Armes Humaines, il avait inconsciemment considéré que c'était comme se battre avec ses parents, son ancienne famille. Mais toutes les Armes Humaines n'avaient pas passé leur vie à s'entraîner, toutes n'étaient pas des guerriers, des combattants dans l'âme, voir Allen perdre son sang froid et attaquer au hasard le même WH que précédemment le prouvait également. Et voir du coin de l'oeil Emiko tomber lui fit réaliser cela avec un choc monumental. Heureusement, Esper l'avait aussitôt rassuré :

*Tout va bien ! Elle est juste sous le choc !*

Sous le choc. L'adrénaline des premiers véritables combats couplée au choc de quelques balles dans le corps... Logique. Toujours du coin de l'oeil, Ice vit Iku fuser alors sur le WH encore intact dès que celui-ci interrompit ses tirs ne fut-ce qu'une seconde. Il n'eut pas de deuxième chance. L'attaque d'Iku frappa sans aucune once de pitié un point vital du corps du soldat qui s'effondra aussitôt. Plus ou moins simultanément, le WH sur lequel étaient Ice et Allen perdit ses appuis, désorienté par l'attaque d'Allen.

Presque avant qu'Ice lui-même n'en prenne conscience, son corps fusa vers l'avant, en ligne droite. Le Combat touchait bel et bien à sa fin.

Ice voyait. La blessure ignoble du WH, qui aurait tué n'importe quel humain normal. Les côtes de l'homme au milieu des chairs déchiquetées et hachées. Et entre les côtes de l'homme, le garçon aux yeux vairons pouvait percevoir les organes internes. Les Poumons. Et à la droite des poumons, encore caché sous la partie plus ou moins intacte de la poitrine, le cœur.

D'un coup de reins, Ice passa à l'intérieur de la garde du WH, dégageant d'un coup de coude le canon de son arme vers le haut, et arma le même coup à l'inertie énorme que la fois précédente. Cette fois, le WH n'en réchapperait pas. Pied droit en avant, Ice lanca son poing gauche, mais cette fois il en fit un crochet et non un direct. Le coup, équivalent à une barre d'acier de 7cm de diamètre percutant sa cible à plus de 40Km/h après une rotation énorme, percuta en diagonale les côtes du WH à présent dépourvues de toute protection, les brisa comme des allumettes, pulvérisa les poumons et vint écraser le cœur avant de ressortir dans le dos du WH, éclaboussant de sang le mur derrière lui. Ce WH avait eu sa deuxième chance après s'être relevé des attaques consécutives d'Ice et Allen, mais il n'en aurait pas de troisième.

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Attaque Physique (Ice).

Cible : Soldat WH type 4 n°1

Soldat WH type 4 subit : 856 x 4 (Super-Critique) - 0 (Def P) = 3 424 dégats.
PV : 2 030 - 3 424 = -1394
Le Soldat WH ne subit pas d'Ano puisqu'il est MORT (et même très très mort).
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Sans un regard pour sa victime, Ice laissa tomber le corps inerte d'un geste méprisant et haineux, et essuya son bras écarlate sur les vêtements du mort, avant de s'approcher d'Emiko. S'agenouillant auprès de la jeune fille, il essuya de sa main droite les larmes qui coulaient sur ses joues. Sous le choc, c'était le mot. Prenant la jeune fille dans ses bras - en faisant tout de même attention à ne pas entrer en contact avec les lames électrique, son squelette à lui étant particulièrement conducteur xD - il hésita un instant sur la marche à suivre. C'était bien beau d'avoir envie, pour une fois, de se montrer amical, voir affectueux, mais il avait perdu l'habitude...

Finalement, il s'accorda d'un regard avec l'esprit de sa soeur, et lui passa le contrôle. Dans un léger flash lumineux, Esper remplaça Ice, vêtue de l'uniforme féminin de Mahora. La jeune fille, portant toujours Emiko dans ses bras, s'inclina rapidement devant Allen et Iku, avant de reposer doucement Emiko au sol, la tête sur ses genoux, et de lui tapoter gentiment la joue pour la réveiller. Et de s'adresser à ses deux comparses encore debout...

- Bonjour, Iku-san. Et bonjour à toi aussi, Allen-kun, qui ne me connais pas encore... Je m'appelle Esper, je suis la soeur d'Ice. Enchantée de te rencontrer. ^^

Et d'ajouter à l'intention d'Iku également - car celle-ci connaissait certes Esper, mais pas son lien avec Ice...

- Je suis morte il y a quelques années, en même temps que tout le reste de notre famille. Un Shinigami a bien essayé de me ressusciter, mais il est mort durant l'opération, et je me suis retrouvée à l'état de fantôme dans le corps de Ice, le seul survivant de la famille. Ce sont les WH qui nous ont traqué et exterminé.

Elle avait dit cela d'une voix calme, comme détachée. Raconter sa mort n'était pas réjouissant, même pour quelqu'un d'aussi naturellement joyeux qu'Esper.

*Tu n'étais pas obligée de leur raconter ça...* se rembrunit Ice.
*Ils ont le droit de savoir, non ? Et puis si je ne leur avait pas donné une petite explication, comment crois-tu qu'ils auraient pu prendre le fait que tu te transforme en fille sous leurs yeux ?* répliqua sa soeur intérieurement.
*...*

» Chap 1 - Que l'on fasse couler les larmes mais pas le sang.
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