Anniversaaaaaaire ULTRA IMPORTANT

Les gens sont idiots. Trop idiots, tellement à n'en plus finir. Ils se perdent dans leurs rêves d'horizon et de liberté, s'inventent toute une vie et ne vivent qu'à travers elle. Ils ne comprennent pas que tout ça n'est qu'une illusion, une illusion bien fade. La vérité est bien plus dure, la vie peut se terminer à tout moment. Non ça, les gens ne réalisent pas.

Te souviens tu de la toute première chose que tu as regardé après être sorti du ventre de ta mère? Te souviens tu des sensations étrangères que tu as éprouvé à ce moment là? Te souviens tu de la première chose que tu as mangé, et de quel goût elle avait? Te souviens tu de la première fois où tu as ressenti ne serait-ce qu'une parcelle d'affection pour quelqu'un? Te souviens tu de tes premiers mots prononcés et de tes premiers pas franchis? Te souviens tu de ta première bêtise? Te souviens tu de ta première fête d'anniversaire, de ton premier cadeau? Te souviens tu de comment il a terminé? Te souviens tu de la première fois que tu es allée à l'école? Te souviens tu de comment tu t'y es senti, à ta place, ou seule? Te souviens tu de tes premiers amis et de tes premiers jeux? Te souviens tu de la première chose que tu as apprise? Te souviens tu de ton entrée en primaire? Te souviens tu du premier mot que tu as écrit, du premier dessin que tu as créé? Te souviens tu du premier texte que tu as écrit, du premier premier personnage que tu as inventé? Te souviens tu d'avoir aimé? Te souviens tu du premier livre que tu as lis et de quoi il parlait? Te souviens tu de tous tes rêves inassouvis? Te souviens tu de ton premier amour? De ceux que tu as pu écrire? Te souviens tu de ton premier message que tu as posté? Te souviens tu de la dernière chanson que tu as écouté, chanté? Te souviens tu t'être détesté? Te souviens tu de la dernière fois que tu as pleuré? Te souviens tu de la dernière fois où tu t'es sentie faible? Te souviens tu de la dernière fois où tu ne voyais que tes défauts? Te souviens tu des derniers mots qu'on a prononcé pour toi, du dernier sourire qu'on t'a adressé?

Car toutes ces choses qui peuvent paraîtraient puériles ne le sont pas. Car toutes ces choses sont un tourbillon de souvenirs qu'il faudrait garder à jamais dans son cœur. Gravé, inscrit, coulant dans nos veines. Tous ses sentiments qu'on a vécus, ressentis, aimés ou détestés. Toutes ces petites choses qui font de nous un être humain nous rendent plus fort, toujours plus fort. Car toutes ces choses ou ce qui en ressort, qu'on n'oublie jamais. Qu'on emporte avec nous partout, et même si elles restent floues, elles font partie de notre être, on ne peut s'en séparer et cela en sera toujours ainsi.

Pourtant règne un défaut dans tout cela, ce même défaut que tout le monde se convint d'oublier. Car la réalité est bien plus dure à affronter qu'à imaginer. Ça l'a été, ça l'est, et ce le sera toujours. Comme on a toujours fait. Le simple fait, évident, que la mort nous emportera à la place. Si le seul échappatoire au bout de notre longue route est la mort, le fait d'avoir tous nos souvenirs ne nous serviraient plus à rien? Puisqu'ils disparaîtraient avec tout le reste de notre être. Plus rien ne resterait de nous, notre chair, notre cœur, notre âme. Seul restera le souvenir, lointain mais profond que les autres en garderont. A quoi bon, après tout ça, après avoir compris cette dure vérité, de continuer à croire en notre illusion si fade. Car la beauté est fade, elle ne devient réellement belle que quand elle cache quelque chose dessous. C'est pourquoi.

Même si, on peut tout aussi bien un beau jour attraper une maladie mortelle ou se faire renversé par une voiture. Malgré toutes ces choses injustes qui peuvent arriver à n'importe qui et à n'importe quel moment. Malgré le fait que toutes ces choses auxquelles on tient tant peuvent s'effacer en un instant. Des choses qu'on a mis des jours, des mois voir des années à bâtir et qui pourtant partent en fumée en une seconde seulement. La réalité est une chose cruelle, bien trop cruelle. Pourtant, même en ayant tout à fait conscience de cette même réalité, on peut profiter de notre illusion. Cette illusion de liberté et d'horizon. L'horizon de tous, ouvre des portes jusqu'alors inconnues qui le resteront pour certains et ne le seront pas pour d'autres. L'horizon des couleurs, des formes, des courbes, des sensations, des odeurs, des goûts, des mots... L'horizon de la vie, simplement. Alors qu'on emporte cela ou non dans notre mort quelle importance, puisque nous ne pourrons plus y penser à ce moment, autant y penser avant. Garder tout cela en tête, et ne pas s'arrêter à l'idée que tout finit un jour. Ne pas voir chaque jour passé comme un pas de plus vers la mort certaine, mais plutôt comme une victoire contre elle. Car ceux qui s'arrêtent à la dure réalité sont ceux qui trouvent l'illusion la plus fade de toute. S'ils ne peuvent en profiter, c'est que c'est eux qui s'approchent de plus en plus de la chose qu'ils craignent tant, alors profiter de la vie est une chose essentielle à cette dernière.