Rencontre en forêt [Emi']

Emiri était allongée sur le dos, perdue dans ses pensées, en pleine insomnie. Elle repoussa les couvertures et se leva doucement sans trop faire de bruit, pour ne pas réveiller ses colocataires. Elle chopa quelques fringues sur une chaise, et se dirigea vers la salle de bain. La jeune fille s’habilla en vitesse, enfilant sa veste en sweat violette, son slim noir un peu trop grand, et s’attachant les cheveux en une queue de cheval mal faite. Elle se passa un peu d’eau sur le visage et s’observa dans le miroir. Elle avait faillit oublier de mettre ses lentilles, elle se pencha vers un tiroir et en sortit une boite. Emi glissa une lentille sur sa pupille pourpre et cligna les yeux, toujours un peu désagréable au début… Puis répéta l’opération avec son autre œil. Elle sortit dans les couloirs silencieux, quelle heure pouvait-il être ? Elle sortit son portable et, constatant qu’il était déchargé, le rangea dans sa poche de pantalon. C’est en rentrant dans la cafeteria, presque déserte, qu’elle se rappela qu’il fallait peut-être qu’elle avale quelque chose. Non elle n’avait pas faim, elle n’avait jamais faim le matin… Emiri haussa les épaules et glissa ses mains dans les poches de son sweat, sentant un objet sous ses fin doigts, la jeune fille le sortit et eut un sourire en découvrant son vieil mp3 duquel pendaient des écouteurs blancs. Elle les mit dans ses oreilles en priant qu’il aurait assez de batterie pour qu’elle puisse l’écouter un peu. Emi appuya sur le bouton de démarrage et eut un nouveau sourire en constatant qu’il lui restait toutes ses piles. Elle fouilla un peu dans sa playlist pour démarrer une chanson des Babyshambles « Carry On Up the morning » Elle descendit les escaliers de la pension en vitesse, passant devant le grand piano blanc, et traversant le hall d’un pas rapide. Elle ne savait pas trop où elle allait aller, mais elle allait un peu se balader pour découvrir la pension plus en profondeur. Alors elle sortit dans l’air matinal et la fraicheur du matin, secouant légèrement la tête au rythme de sa chanson dont elle fredonnait doucement ces paroles qu’elle connaissait par cœur. Elle suivit quelques chemins, marcha pendant une petite demie heure sous le soleil, bas dans le ciel, il devait être… 6h du matin. Elle s’étira, tel un chat et découvrit, un peu ébahie, qu’elle avait atterrît devant une forêt. Plutôt sombre, les arbres ne laissaient pas encore filtrer la lumière du soleil entre leurs ramages. L’herbe à leur pieds était chargée de perles de rosée, les fleurs, fières de leurs couleurs éclatantes, étaient l’une des seule touches de couleurs au milieux de ce vert et de ce marron. La jeune fille sourit avec émerveillement, elle adorait les forêts. Puis You talk démarra, la guitare entonnait sa mélodie tendit qu’Emiri s’engouffrait dans la forêt. Elle marcha pendant une centaine de mètres et s’appuya sur un arbre, elle retira ses écouteurs et posa sa tête contre l’écorce humide. Un calme pesant régnait dans la forêt, on entendait les animaux qui gambadaient dans les broussailles, le léger alizée qui faisait frissonner les feuilles encore endormies. Elle eut un sourire et reprit sa route, remettant sa musique, qui en était à présent à « Kristy are you doing okay ? » de The offspring.

Emiri sentit une présence, et sursauta violement en découvrant cette jeune fille qui l’observait, immobile, elle ne bougeait pas, elle la fixait sans sourciller. Emi haussa un sourcil et se tourna face à elle. Elle sortit les mains de ses poches pour enlever l’un de ses écouteurs et fit quelques pas vers l’autre. Elle ne bougeait toujours pas. Alors elle resta face à elle, elles s’observèrent pendant plusieurs minutes, alors, trouvant la situation un peu bizarre, Emiri engagea la conversation.

-Vous allez bien ? Murmura-t-elle doucement.

-Heu... Je... Oui... Je... Je vais bien... Balbutia la jeune fille.

Elle fronça les sourcils et son visage prit un air rageur tandis qu’elle tapait du pied. Une étincelle bleutée fit tourner ses prunelles vers le sol. Une flammèche se consumait sur le sol, ne réussissant pas à bruler les feuilles vertes, et dégageant une fumée un peu acre qui s’évapora en quelques secondes, elle toussota sous l’odeur et se couvrit le nez de sa manche. D’où pouvait bien venir cette flamme ? Emiri eut une moue sceptique et tourna son regard vers l’autre jeune fille qui, tout en étant surprise, avait toujours l’air en colère, sans aucunes raisons aparentes.

-Oups...

Laissa-t-elle échapper. Emiri haussa un sourcil et lança un regard surpris à la jeune fille. Celle ci se redressa et lui lança comme un regard de défi, un peu froid.

-Oui ça va très bien, ça n'a pas l'air ? lui lança-t-elle d’un ton cassant et sec.

Emi croisa les bras. Qu’est-ce qu’il lui prenait… Elle se redressa, comme pour se donner un peu plus de consistance. Elle détestait qu’on lui parle mal, surtout quand elle n’avait rien fait pour, or, elle était dans cette situation. Elle décroisa les bras et serra les poings avant de glisser ses mains dans les poches de son sweat. Puis elle leva le regard vers la jeune fille.

-Si tu veux savoir, Répliqua-t-elle d’un ton glacé, quand je vois une fille, toute seule dans la forêt, et qui m’observe pendant plusieurs minutes sans bouger d’un cil, alors je me pose des questions. Pas la peine de répliquer comme ça, je t’ai rien fait, et si tu détestes les gens qui s’inquiètent un tant sois peu pour ta petite personne, tu ne vas pas aller loin.

Puis elle remit son écouteur sur son oreille et se retourna pour partir.

L'inconnue ne sembla pas plus effrayée que ça par la flamme. C'était déjà ça... Par contre elle n'avait pas l'air d'avoir apprécié le ton pris par Inwë, chose à peu près normale d'ailleurs... Elle avait l'air énervée et c'est les mains dans les poches qu'elle répliqua d'un ton glacial à l'intension d'Inwë :

-Si tu veux savoir, quand je vois une fille, toute seule dans la forêt, et qui m’observe pendant plusieurs minutes sans bouger d’un cil, alors je me pose des questions. Pas la peine de répliquer comme ça, je t’ai rien fait, et si tu détestes les gens qui s’inquiètent un tant sois peu pour ta petite personne, tu ne vas pas aller loin.

Sans attendre une seconde de plus, elle remit son écouteur à son oreille et tourna les talons. Inwë aurait dû être contente de la voir partir, contente d'être à nouveau seule. Mais une pointe de remord s'empara d'elle, pourquoi avait-elle dit ça au juste ? Pour rien, pour aucune raison apparente, et c'était totalement stupide. La fille partait, sa musique dans les oreilles, la fille qui lui avait adressé la parole moins de deux secondes auparavent, elle partait, vexée.

Inwë baissa la tête et soupira. Elle laissa quelques mots s'échapper de sa bouche, des mots sans la moindre agressivitée, des mots totalement neutres, comme s'ils reflettaient toutes ses courtes années de vie :

- Pourtant je suis ici...

La fille ne l'aurait sûrement pas entendu avec sa musique, mais elle s'en fichait. C'était comme si elle se l'était dit à elle-même. Elle eut un pincement au coeur et sombra douloureusement dans ses souvenirs... Toujours ce dernier regard si étrange, ses odeurs de brûlé, cette vision si sombre du décors, cette rage puis ce sentiment de désespoir, de regret, d'impuissance... Le bruissement des feuilles causé par un petit coup de vent la sortit de ses sombres pensées. Elle redressa la tête et lacha, toujours de ce même ton :

- Excuse-moi, je sais pas ce qui m'a pris...

- Dangereux, ma main ?

Emi la laissa tomber et son regard se perdit dans le vague, dans le vague sur les lignes de sa main, sur le relief de sa paume, sur sa peau pâle, immaculée, paraissant si innocente, étant si trompeuse. Elle paraissait si pure, si claire, mais à l'intérieur, Emiri se sentait sombre, elle se sentait bête, inutile. Elle aurait tant voulu qu'elle soit laide, affreuse, même lépreuse, pour qu'on ne la lui prenne pas, elle ne voulait pas partager de cette main, si claire, mais pourtant si noire. Pourtant on la lui prenait, et ce sentiment égoïste qui naissait au creux de son ventre la rassurait tellement, était elle si sombre, cette main, était elle si horrible ? Etait-elle si moche ? La jeune fille contemplait ses doigts, pales et fins, délicats, Si on voulait lui prendre, elle ne devait pas être affreuse, peut-être sa main était elle rassurante, peut-être dégageait elle une chaleur, une odeur, peut-être l'aimait on, cette main... Emiri serra ses doigts et les referma, les serrant fort contre sa paume, puis elle l'appuya sur sa poitrine et ferma les yeux. Le silence régnait sur la forêt, Emiri pouvait même entendre le son qui s'échappait de son mp3. Alors elle le sortit de sa poche et appuya sur le bouton pour l'éteindre, puis elle tourna son regard vers l'autre jeune fille. Elle était appuyée contre un arbre, la tête entre les genoux, les bras repliés, entourant ses jambes. Emi s'approcha d'elle, elle n'allait pas la laisser par terre, comme on l'avait si souvent fait. Si elle ne voulait pas de sa main, si elle ne voulait pas la toucher, elle ne la toucherait pas. Elle s'assit face à la jeune fille, en tailleurs, droite. Puis elle posa sa main à plat sur sa cuisse.

-Ne prend pas ma main, alors... Mais elle reste toujours ouverte, et quand tu auras envie de la prendre, vas y.

Puis elle leva la tête vers les feuilles de l'arbre sur lequel s'était allongée la jeune fille, et elle ferma les yeux en sentant une légère bourrasque lui ébouriffer les cheveux. En rouvrant les yeux, elle regarda le ciel, qui offrait une pâle lueur claire, penchant entre le blanc et le bleu, reflétant les couleurs ocres, rouges, jaunes, du soleil récemment levé...


[C'est marrant, avec toi les mots s'écrivent tous seuls. D'ailleurs désolée s'il est court, mais qu'écrire de plus ?]

- Dangereux, ma main ?

Apparament la dénommée Emiri croyait que c'était sa propre main le problème... On ne pouvait pas dire que c'était totalement faux certes, mais ce n'était pas vraiment le problème. Sa main n'était qu'un risque, le vrai problème c'était Inwë, ou plutôt le "pouvoir" d'Inwë si l'on pouvait nommer ainsi une arme si dangereuse et si meurtrière. Un contact aurait pû être mortel pour Emiri, elle aurait risqué d'être brûlée vive sans avoir le temps de réagir.

Emiri s'assit en tailleur devant Inwë, se rapprochant inconsciement du danger et lui dit gentillement :

-Ne prend pas ma main, alors... Mais elle reste toujours ouverte, et quand tu auras envie de la prendre, vas y.

Elle avait posé le plat de sa main sur sa cuisse et Inwë sentait son coeur accélérer dangereusement. Ses poings se serrèrent sans qu'elle ne s'en rende compte et de nouvelles flammèches apparurent autour d'elle. L'une d'elles manqua de toucher Emiri qui regardait le ciel.

- Non !

La scène de l'accident avec Nienna défila en boucle dans sa tête, lui rappelant la criminelle inconsciente qu'elle était. Toujours son regard si étrange, ce noir éternel, cette odeur insupportable. Le regard de Nienna était là, en face d'elle, elle le voyait comme s'il était réel... Ses yeux doux malgrès la dispute, malgrès les flammes et surtout, malgrès la mort. Aucune pointe de colère, un regard neutre avec une toute petite pointe de tristesse...

- Nienna ! Pardonne moi !...

Inwë avait éclaté en sanglot en voyant le regard d'Emiri si proche de celui de Nienna. Elle avait revécu cette scène atroce qui s'était produite quelques mois auparavent. Mais cette fois, seules quelques petites flammèches étaient apparuent, il n'y avait pas eu d'incendie, de grandes flammes impressionnantes et dangereuses. Juste de petites flammes... Peut-être était-ce le souvenir de Nienna qui avait sauvé Emiri, ses yeux si proches des siens ?...

Inwë ne parlait pas, elle sanglotait encore, les yeux clos face à Emiri.

[Tant mieux alors ^^ Et pour la longueur du texte, moi ça me dérange pas du tout, en plus les miens ne sont pas bien longs non plus ! =)
J'adore ton Vava <3 !!!! =D]

Elle sanglotait devant elle, et se rétractait sur elle-même. Il y a quelques secondes, elle avait crié ce nom, Nienna... Elle avait l'air de s'en vouloir, elle avait l'air attristée, bouleversée. Ses pleurs résonnaient dans la forêt, et quelques flammes brulaient au sol, aux pieds d'Emiri qui s'était précipitamment levée en les apercevant. C'était la deuxième fois qu'elle les voyait, elle apparaissaient sans raison, la, venant de nul part. Nul part ? Elles semblaient plutôt venir de la jeune fille, à chaque fois qu'elle ressentait quelque chose.
Emiri la regardait, elle la voyait de haut, elle fermait les yeux et sa poitrine était soulevée de sanglots tendit que l'herbe haute de la forêt était parsemée de petites flammèches. Alors Emi se souvint de ses sanglots, dans l'eau du rotemburo. Accablée par la douleur, tant physique que morale, elle avait pleuré des litres de larmes incontrôlables, et elle en avait une certaine honte, quand elle repensait à la réaction de la jeune fille qui l'avait surprise. Qui l'avait vue. Elle frissonna et contempla la jeune fille, non loin de ses pieds. Oui, elle avait peur, peur de cette chose anormale, de ces flammes qui surgissaient d'elle. Mais elle se disait que cette jeune fille n'aurait peut-être pas voulu être délaissée comme elle l'avait si souvent été, alors elle restait la, à avoir peur, et à ne rien faire. Parce qu'elle sentait qu'il ne valait mieux rien dire, et ne pas bouger, tant que cette jeune fille était triste, en colère, elle ne ferait rien. Emiri baissa la tête... Ne sachant pas trop quoi faire, elle ne voulait pas laisser cette jeune fille pleurer, la par terre... Elle ne voulait pas non plus la voir sangloter, mais elle ne pouvait rien faire, parce que l'autre ne voulait pas qu'elle la touche. Elle prononça un léger "Euh" qui marqua son indécision. puis elle recula d'un pas pour qu'elle puisse s'adosser au tronc d'arbre derrière elle, puis elle glissa, assise sur les racines. A quelques mètres de la jeune fille, et dit dans un murmure:

-Tu veux que je m'en aille ?



Plus court que jamais, je suis désolée vraiment, en plus c'est nul...
Merci pour le vava :)

-Tu veux que je m'en aille ?

Inwë avait presque oublié Emiri, elle était tellement perdue dans ses souvenirs qu'elle n'avait plus fait attention à elle. Inwë sentait que ses forces étaient considérablement diminuées... Y avait-il eut une catastrophe ? Avait-elle seulement rêvé quand elle n'avait vu que quelques petites flammes ? Etait-ce le fruit de son imagination ?... Ses yeux étaient toujours clos, à présent elle n'osait plus les ouvrir. Et si tout avait brulé comme la dernière fois ? Non... Emiri avait parlé, elle lui avait même posé une question, elle n'était pas morte... Par contre elle semblait effrayée... Avait-elle peur d'elle ?...

Son coeur ralentissait, ses sanglots s'estompaient, tout redevenait calme et serein en elle. Elle était épuisée mais à nouveau calme et c'était le plus important. Elle osa enfin entrouvrir ses grands yeux noirs, le sol était brûlé par endroits, Emiri était là, en face d'elle, assise contre un arbre elle aussi. Son regard était craintif mais elle ne semblait pas blessée. Inwë la regarda un instant avant de se lever en titubant. Il n'y avait plus aucun risque maintenant, elle était bien trop faible pour produire la moindre flammèche. Et tant mieux d'ailleurs ! Elle ne pourrait plus manquer de tuer cette pauvre Emiri. Elle tituba maladroitement vers Emiri et lui tendit sa main. Pour l'aider à se lever mais aussi pour lui rendre celle qu'elle lui avait gentillement tendue tout à l'heure.
Elle fit un petit sourire gêné et lacha doucement :

- Je suis Inwë Mahury... Je suis vraiment désolé...

Cette fois, la demoiselle aurait vraiment de bonnes raisons de partir en courant... Mais Inwë continua :

- Je crois que... Que je vais être obligée de te donner une explication...

Emiri eut un sourire quand la jeune fille qui se prénommait en vérité Inwë Mahury, lui tendit la main, comme pour lui rendre la pareille, comme pour saisir la main qu’elle n’avait pas prit il y avait déjà plusieurs minutes. Emi la prit, et l’autre jeune fille la releva, la mettant face à elle. Puis dans un doux murmure elle dit :

-Je crois que... Que je vais être obligée de te donner une explication...

Emiri Croisa les bras, c’est vrai, elle était curieuse de savoir pourquoi ces flammes sortaient de nulle par, où d’elle, et pourquoi elle avait prononcé ce nom, lorsqu’elle était recroquevillée sur elle même, et qu’elle levait sur Emi un regard neutre, teinté d’une tristesse qu’elle remarquait bien. Mais si Inwë se sentait obligée de lui révéler pourquoi elle avait réagit comme ça, Emiri elle ne voulait pas la forcer à lui révéler une chose qu’elle même n’aurait pas dite aussi facilement, or Inwë était Inwë, Emiri était Emiri. Deux personnes différentes, avec un passé différent, oui, surement plus différents. Mais plus la jeune fille aux cheveux violets réfléchissait, plus elle était curieuse de savoir, plus elle voulait qu’on lui révèle un pan de cette Inwë, qui s’était si vite mise en colère lorsqu’elle avait vu Emiri. Alors elle décida d’en savoir plus sur elle, pas simplement par curiosité, mais aussi parce qu’elle se sentait bizarrement liée à elle. Elle semblait avoir eut un dur passé… C’était le cas d’Emi, et s’il y avait quelqu’un pour être tolérant, c’était elle. Elle comprenait que des fois on ne fait pas toujours comme il faudrait faire, que parfois on s’éloigne d’une route tracée pour nous, qu’on déraille du train sur lequel nous glissons depuis notre naissance. Elle même en était sortie, elle avait complètement loupé un virage, et prit la direction opposée, et c’est avec difficulté qu’elle avait retrouvé son chemin, qu’elle s’était remise. Encore aujourd’hui, elle avait beaucoup de mal, et son passé la torturait plus que jamais. Emi ferma les yeux et les rouvrit pour faire passer les images dans sa tête qui la hantaient depuis plus d’un an, et que même la meilleure distraction ne pouvait faire fuir. Elle allait écouter Inwë.

-Vas y. Murmura-t-elle, se sortant de ce court silence qui masquait ses réflexions

- Je... Je suis orpheline de naissance, je n'ai jamais connu mon père et ma mère est morte en couche, c'est une paysanne qui m'a récupéré et qui m'a élevé. Elle était tout pour moi, c'était ma mère, ma confidente, elle me protégeait, elle m'a éduqué... Mais malgrès tout cet amour, je sentais qu'elle me craignait. Comme la plupart des gens de Mahora, je possède un don. Du moins c'est comme ça que les gens l'appellent, personnellement je le nommerais plus comme terrible erreur de la nature... Je produis des flammes lorsque je ressent un sentiment négatif trop fort, mais ça tu as dû le remarquer... Malheureusement, je suis totalement incontrôlable, je suis une meurtrière, une tueuse en masse, une...

Inwë se mit à pleurer tout en lui contant son histoire, une vague de tristesse envahit Emiri, elle se sentait triste pour cette pauvre fille. Elle était orpheline, comme elle... Emi ne savait pas trop quoi faire, dans un dilemme. Puis Inwë reprit d'un ton triste:

- Ma mère m'a toujours défendue contre les tribunaux, elle a toujours été la pour moi. Mais on s'est disputée... Une simple dispute comme on en voit souvent entre mère et fille... Mais... Mon pouvoir a prit le deçut, j'ai tout brûlé... Et je l'ai... Elle n'a pas survécut... C'est de ma faute... C'était un accident... Je ne voulais pas... Elle s'appelait Nienna... Nienna Mahury... Je lui doit tout, elle m'a donné son amour, elle m'a permis de vivre... Et voilà comment je l'ai remerciée !

Elle sanglotait de plus belle, couvrant son visage de ses mains. Emi ne trouvait pas que c'était de sa faute, elle... ne se contrôlait pas... Comme elle l'avait dit, ce n'était pas de sa faute, c'était un accident. Pourtant Emiri comprenait parfaitement pourquoi elle s'en voulait, c'était normal. Elle n'avait pas peur d'elle, elle savait à quoi s'en tenir, et elle n'avait pas peur de son passé de "meurtrière" parce ce n'était pas de sa faute, enfin, pas directement. Elle passa sa main devant ses lèvres, hésitant à dire quelque chose. Finalement... Elle s'approcha simplement d'elle, et, ne sachant pas trop quoi faire, elle voulu poser sa main sur son épaule. Puis se ravisa, ayant quand même un peu peur de déclencher l'un de ses "sentiments négatifs" qui allait avec les flammes.

-Moi je ne suis pas d'accord... Murmura-t-elle finalement, c'est peut-être indirectement de ta faute, mais c'est ce pouvoir qui la tuée... Il fait partie de toi, mais tu ne le contrôles pas.

Elle baissa les yeux, cette jeune fille la peinait réellement, elle avait l'air... tellement triste et désolée. Elle dit finalement dans un léger soupir désolé:

-Je suis désolée, je ne trouve jamais les mots... Pour te dire, moi aussi j'ai un pouvoir qui m'a valu des choses plutôt mauvaises, j'ai beaucoup de mal à l'assumer, disons que ce n'est pas vraiment un pouvoir, je ne le contrôle pas, comme toi. J'ai aussi fait des choses dont je ne suis pas très fière.

La gorge d'Emi se noua et elle posa une main sur son cœur qui filait comme une flèche, il s'emballait et battait à une vitesse folle.

-Mais tu sais, on ne correspond pas toujours aux choses qu'on fait, ceci appartiens à ton passé, et tu peux toujours changer. Si elle t'aimait, Nienna, je suis sûre qu'elle comprendrait que ce n'était pas ta faute...

Elle releva la tête vers Inwë et plongea son regard dans celui de la jeune fille, dans ses prunelles sombres, noires (elle a bien les yeux noirs ?) comme les abysses, profonds, pourtant si doux... De grosses larmes en coulaient, glissant sur ses joues légèrement rosies. Emi reprit alors:

-Je ne te connais pas, mais tu n’as pas l’air d’une fille méchante, tu n’as pas l’air d’une meurtrière. Quand je t'ai apperçue, sous les arbres, tu ne m'avais pas l'air dangereuse.


[Poste un peu... bref, j'ai plutôt concentré le poste sur ce qu'elle dit.]

Edit: Merci Segow ^^ Mais je vais rajouter deux petites lignes, ou plus, je préfère rester dans les lignes :D

[Il manque deux lignes, Nina, le niveau a changé ^^ (j'ai marqué sur la page d'accueil) mais bon, j'te fais une fleur, pasque c'est toi, et puis que je viens de changer -_-]

-Moi je ne suis pas d'accord... c'est peut-être indirectement de ta faute, mais c'est ce pouvoir qui la tuée... Il fait partie de toi, mais tu ne le contrôles pas.

Emiri s'était approchée d'elle mais semblait tout de même hésiter. Elle craignait sans doute de se faire carbonniser pour de bon, de voir sa vie défiler sous ses yeux avant de s'éteindre sans avoir pu souffler un mot pour s'envoler dans le ciel, suivant le souffle du vent comme un nuage de poussière... C'était malheureusement tout à fait compréhensible et normal, cette crainte poignante, cette peur de la mort, c'était la seule chose identique à tout être vivant. Inwë symbolisait la fin, elle symbolisait la Mort. Un long manteau noir à capuche et une faux et c'était parfais, la Mort en personne serait visible de tous sur cette terre de misère ! Emiri la sortit de ses pensées sordides :

-Je suis désolée, je ne trouve jamais les mots... Pour te dire, moi aussi j'ai un pouvoir qui m'a valu des choses plutôt mauvaises, j'ai beaucoup de mal à l'assumer, disons que ce n'est pas vraiment un pouvoir, je ne le contrôle pas, comme toi. J'ai aussi fait des choses dont je ne suis pas très fière.

Désolée... Elle n'avait pas à être désolée, il n'y avait rien à dire, elle était dangereuse et personne n'y pouvait rien...

-Mais tu sais, on ne correspond pas toujours aux choses qu'on fait, ceci appartiens à ton passé, et tu peux toujours changer. Si elle t'aimait, Nienna, je suis sûre qu'elle comprendrait que ce n'était pas ta faute...

Nienna... Personne d'autre qu'elle même n'avait déjà prononcé son nom, c'était étrange d'entendre Emiri le dire... Etrange mais réconfortant... Ses mots la portaient, ils la réchauffaient, la rassuraient. Inwë releva la tête alors qu'Emiri faisait de même. Leurs regards se croisèrent pour plonger dans les yeux de l'autre.

-Je ne te connais pas, mais tu n’as pas l’air d’une fille méchante, tu n’as pas l’air d’une meurtrière. Quand je t'ai apperçue, sous les arbres, tu ne m'avais pas l'air dangereuse.

... Inwë ne pleurait plus, il ne restait sur son visage que les larmes échappées un instant plus tôt, sèchant avec les doux rayons du soleil. Emiri avait réussit à la rendre serène, calme. Elle avait réussit à trouver les mots et les tons pour la rassurer, elle l'avait écoutée, elle avait tentée de la comprendre.
La jeune fille sourit avant d'essuyer ses larmes d'un mouvement de bras.

- Tu sais... Tu es la seule personne avec qui j'ai parlé de mon passé, tu es la seule a m'avoir écoutée, à ne pas être partit en courant, à ne pas m'avoir ignorée...

Inwë était comme vidée, elle avait l'impression qu'elle s'envolerait au moindre petit coup de vent. Et pour la première fois depuis bien longtemps, elle sentait une pointe de joie survenir en elle...

[Désolée, post pas très captivant...]

Il y eut un léger silence après les paroles d'Inwë, comme si les deux jeunes filles étaient toutes deux submergées par de lointains souvenirs. Mais Emiri murmura quelque chose qu'Inwë ne put percevoir, ses mots avaient été si doux que le vent semblait s'en être emparé, ne laissant pas le temps à Inwë de les comprendre. Mais Emiri ne semblait pas l'avoir dit pour qu'elle l'entende tout particulièrement, on aurait plutôt dit des mots échappés, celà sans aucun regret.

Finalement, la jeune fille releva la tête, semblant observer les prunelles si sombre d'Inwë. Cette dernière avait aperçu le soleil qui, alors qu'elle était partie dans son douloureux récit, avait bien entammé son ascension. Qu'elle heure était-il ? Depuis combien de temps parlaient-elles ? Inwë avait perdu toute notion du temps, elle s'avait juste qu'il n'était plus si tôt que ça et que tous les étudiants devaient être levés, mis à part les gros dormeurs. Elle s'était promis de ranger un peu ses affaires avant de partir visiter cet immense pensionnat en détail. Trouver des lieux déserts, des endroits cachés que peu de personnes connaissent, il devait bien y en avoir parmis ces jardins, ces étendues d'eau et ces grands batiments !

Elle se releva, chancela un instant et reprit entièrement ses esprits. Ce satané "pouvoir" était décidément un véritable handicap ! Elle était épuisée. Peut-être que la visite sera reportée à un autre instant de la journée finalement... Il se pourrait fortement qu'elle s'effondre à bout de force sur son lit après le trajet de retour... Elle refixa son attention sur Emiri et déclara :

- Il faut que je retourne au Pensionnat. A bientôt, j'espère...

Inwë avait réellement envie de revoir cette jeune fille un de ces jours, chose des plus étranges chez cette individue si solitaire...
Elle fit un petit signe de la main à Emiri avant de tourner les talons pour se diriger d'un pas monotone vers le Pensionnat...


[Si tu veux on peut continuer, sinon on s'arrête là ;)]