Chapitre 2 : Il est temps d'agir !

... C'était enfin fini.

Iku se baissa lentement vers l'un des cadavres et fouilla les poches de ce dernier. Elle y trouva une simple gourde d'eau ainsi qu'un morceau de pain rassi. Prenant la gourde sous le bras, elle trancha le pain en deux morceaux inégaux, puis l'inspecta légèrement. C'était comme cela qu'elle se nourrissait depuis le début. Les soldats avaient toujours un peu de munitions vitales sur eux, comme un peu de nourriture, et de quoi se désaltérer. Mais il pouvait parfois s'avérer que ces provisions n'étaient que de simples artifices. Il était vrai que la plupart des Mahoriens devaient faire la même chose que Iku, c'était prévisible, et ce genre de chose était assez favorable pour empoisonner les mutants. Sauf que ce genre de choses, Iku l'avait compris depuis le début. Elle n'avait jamais été très bête, après tout. Ni naïve. Elle était d'un naturel très méfiant. C'était ce qui devait la changer des autres filles de son âge, sûrement.

Elle passa sa langue contre la mie du morceau de pain. Une sorte de poudre argentée fut aussitôt visible sur sa langue, ce qui lui fit ressentir une violente douleur. Réflexe. Elle cracha soudainement le tout, puis tiqua, dégoûtée de son geste. Elle détestait la saleté. Pourtant, son geste n'était pas d'une propreté certaine. Oh non, pas du tout. Ce qu'elle venait de faire était répugnant. Un geste abject. Mais elle n'y pouvait rien. Elle était sale de partout, de toute façon. Elle passa son pouce au coin de ses lèvres gercées et frotta vivement ses bras. Le temps commençait à se rafraîchir. En quelle saison étions-nous, au juste ? Iku n'en avait aucune idée. Peu importe. Elle jeta les morceaux de pains au sol, les écrasa, retira le goulot de la gourde et but deux longues gorgées d'eau. De température ambiante, elle, au moins, elle n'était pas empoisonnée. Elle saisit également l'une des armes d'un des tireurs, regarda dans les munitions, et en sortit une bonne poignée de balle. Puis elle glissa délicatement les balles, une par une, dans le petit trou situé en plein centre du triangle d'acier d'une trentaine de centimètres qui avait désormais prit la place de son omoplate. Cette forme était la base du canon qui était sortit auparavant de son épaule, et visiblement, les munitions des WH étaient compatibles avec les siennes.

Iku soupira. Elle n'avait quasiment pas écouté toute la tirade de la dénommée... Esper ? Bon, peu importe. En tout cas, le moment n'était pas aux discussions. Et visiblement, cette petite Esper était loin de l'avoir compris... Elle se racla la gorge, attirant les regards vers elle, comme prévu, puis serra les dents et rétorqua d'un ton faussement calme, exaspérée :

- « Tu m'excuseras jeune fille, mais ton discours -que je n'ai presque pas écouté en fait- n'est vraiment pas propice dans un moment pareil. Certes... Nous venons d'achever tous les autres. Mais qui te dit qu'il n'y a pas d'autres soldats qui pourraient arriver d'une minute à l'autre ? Au lieu d'expliquer toute ton histoire, tu ne pourrais pas plutôt abréger à ton nom, prénom, âge, et état physique ? Le fait de voir un mec se transformer en fille subitement, on en a rien à foutre... Le temps n'est pas aux inquiétudes. Compris ? »

Elle avait peut-être été assez brusque. Tant pis. Elle lança la gourde à Allen qui la rattrapa d'un geste habile. Évidemment, Iku favorisait ses amis à de brèves connaissances comme Ice et Emiko. Quand à elle, elle se refaisait lentement de ses blessures. Sa peau se refermait sur ses plaies, la remettant dans son état le plus favorable. Mais pourtant, elle se sentait quand même mal. L'odeur du sang lui montait à la tête, la secouant de nausées, et plongeant le peu de ce qu'il lui restait de vision dans l'obscurité... Mais bon, elle s'y faisait. Elle fit un bref signe de mèche pour se ressaisir, et leva les yeux au ciel.

- « Pour le moment... Il y a certainement des blessés sous les décombres de la Pension. Et il faut aller les sauver, puis les amener à la navette de fuite. »

Sur ces mots, Iku se retourna immédiatement vers l'établissement en ruines. Puis après quelques secondes d'observation, elle tourna la tête vers le groupe, un sourire confiant aux lèvres.

- « Il faut agir, compris ?! Allez, on y va !! »

Chaos.

Ice s'élança sur son ennemi et l'abattit avant qu'il ne puisse faire un geste. Le WH qui était si coriace s'écroula alors à terre comme un pauvre petite poupée de chiffon molle, qui tira une grimace de dégoût à Allen. Il eut un frisson et eut l'impression d'entendre encore une fois les côtes de l'homme craquer, son cri de terreur en voyant Ice arriver, et le bruit répugnant de la chair déchirée. Cela faisait bien longtemps que le jeune chargé de corvée entendait ce genre de choses, mais il ne s'était toujours pas habitué. Il essayait de ne pas penser à ce qu'avait vécu le soldat avant d'être mort, et il eut comme un flash, comme si il voyait lui même la vie de son adversaire défiler sous ses yeux, en version rapide, ce qu'on appelle la dernière vision avant la mort.

Il imaginait bien l'homme en présence de sa famille, sa femme, ses enfants. Près d'un sapin lumineux, il leur chantait une chanson de Noël, tandis que la neige tombait averse dehors. Il le voyait dorloter ses gamins, et embrasser sa femme avec amour. Il l'imaginait tomber pour la première fois, rire avec ses amis, son premier baiser, son premier concert, son premier travail, son premier enfant. Ils avaient tous eu ça, Allen aussi. Il voyait cet homme qui n'avait pas la même vision du monde que lui, mais qui était fidèle à la sienne.

Allen secoua la tête. Il avait décidément la fâcheuse tendance à s'attacher à ses ennemis, même lorsqu'il ne les connaissait pas, même lorsqu'eux étaient insupportablement vil, raciste, et d'une perversion absolue. Car ils se battaient pour leur propre but, pour leur propre entourage, et c'est en cela que le jeune homme se sentait proche d'eux. Il ne disait pas que cela était bien, mais il se sentait affreusement coupable, et cela suffisait à l'écraser. Car dans un cas ou dans l'autre, des personnes finiront toujours par en souffrir. Et c'est bien pour cela que la guerre est terrible.

Il la détourna ensuite et s'approcha lentement d'Iku. Ice – ou plutôt une autre fille, qui lui ressemblait et qui l'avait remplacé peu auparavant- commença à parler, aux côté d'Emiko, le jeune homme la regarda alors, et l'écouta.

- Bonjour, Iku-san. Et bonjour à toi aussi, Allen-kun, qui ne me connais pas encore... Je m'appelle Esper, je suis la soeur d'Ice. Enchantée de te rencontrer.

Allen l'observa, et ne fit que hocher la tête en réponse.

- Je suis morte il y a quelques années, en même temps que tout le reste de notre famille. Un Shinigami a bien essayé de me ressusciter, mais il est mort durant l'opération, et je me suis retrouvée à l'état de fantôme dans le corps de Ice, le seul survivant de la famille. Ce sont les WH qui nous ont traqué et exterminé.

Il avait compris mais il ne répondit pas, il n'avait pas la tête à ça. Il entendit du bruit et vit Iku qui avait l'air plutôt exaspérée.

- « Tu m'excuseras jeune fille, mais ton discours -que je n'ai presque pas écouté en fait- n'est vraiment pas propice dans un moment pareil. Certes... Nous venons d'achever tous les autres. Mais qui te dit qu'il n'y a pas d'autres soldats qui pourraient arriver d'une minute à l'autre ? Au lieu d'expliquer toute ton histoire, tu ne pourrais pas plutôt abréger à ton nom, prénom, âge, et état physique ? Le fait de voir un mec se transformer en fille subitement, on en a rien à foutre... Le temps n'est pas aux inquiétudes. Compris ? »

La jeune fille lança la gourde qu'elle tenait dans les mains à Allen, qu'il rattrapa et qu'il regarda plutôt gêné. Elle lui avait lancé à lui alors que les autres avait probablement bien plus soif que lui. Ce sentiment de favoritisme l'embarrassait plus qu'autre chose, et tandis que ses oreilles se teintaient de rouge, il but deux gorgées, ce qui suffisait à le désaltérer. Il n'avait pas besoin de plus, il pourrait encore tenir. Il se dirigea vers Emiko tandis que sa meilleure amie continuait à parler.

- « Pour le moment... Il y a certainement des blessés sous les décombres de la Pension. Et il faut aller les sauver, puis les amener à la navette de fuite. »

Allen tendit l'eau à la jeune fille, en lui souriant timidement pour lui faire comprendre qu'il souhaitait qu'elle se rétablisse très vite et que l'eau lui soit profitable. Il se retourna ensuite vers Iku.

- « Il faut agir, compris ?! Allez, on y va !! »

Le jeune homme hocha la tête et emboîta le pas à Iku, qu'il suivit finalement. Il lui fit une mine inquiète et murmura.

- Ca va toi?

Il attendit sa réponse, redoutant pourtant qu'elle s'emporte lui reprochant de ne pas faire assez attention. Mais pour lui, c'était nécessaire.

Allen marcher à ses côtés et il ne disait plus rien, il regardait autour de lui puis son œil activé repéra deux présences humaines, ou plutôt mutantes, sous des gravats.

- Là, derrière. Il y a deux mutants coincés sous des bouts de murs, sûrement blessés.

Le jeune homme contourna alors le mur et courut à la rencontre des victimes. Pas loin d'eux, gisaient des WH, mais aussi et surtout une autre personne, sûrement un mutant vu son uniforme rouge et qui ne respirait plus. Allen prit son pouls, qui s'était définitivement arrêté. Son cœur eut un sursaut et le tirailla, il avait déjà vu ce mutant à la pension, aperçu plutôt, il avait du lui parler une fois et se rappelait de son formidable sourire plein de malices. Cela lui faisait mal, il ferma les yeux, et bien qu'il ne croyait en aucun dieu, il pria pour que son âme soit en paix, et le remercia du plus profond de lui même, tandis que deux larmes isolées coulaient lentement sur ses joues.

- Celui là est mort, dit-il d'une voix morne et étouffée.

Il retourna voir les blessés et leur adressa quelques paroles de réconfort malgré le fait qu'il frémissait en voyant leurs blessures. Il activa son bras et débarrassa les décombres, pris la blessée dans ses bras tandis que ses compatriotes s'occupaient de l'autre. Il murmura des mots faibles, d'une voix douce à l'oreille de la jeune mutante, jusqu'à ce qu'elle s'endorme lentement sur son épaule. Elle avait une expression paisible sur le visage, malgré les nombreuses blessures qui la recouvrait, elle avait l'air calme et était adorablement jolie. L'arme humaine avait un affreux sentiment dans le cœur, qui lui faisait terriblement souffrir. Il se sentait coupable, fautif, comme s'il dans ces blessés, ses morts, se reflétait une part de lui même. Il ne pouvait supporter l'image de ces gens, se sentent plus bas que terre.
Il fallait qu'ils les sauvent. Ils le devaient.

Son oeil repéra encore une présence, mais cette fois ci humaine, qui approchait, et qui semblait lourde. Ce n'était pas une présence mais plusieurs. Allen frissonna et se mordit la lèvre, décidément ils ne pouvaient pas être tranquille une seconde.

- Ils y en a encore qui arrivent.

Il déposa doucement la blessée contre un mur et se releva devant elle, en garde, bien décidé à la protéger.

Je vis à peine le WH tomber sous le coup de grâce d’Ice. Ma vision se brouilla, et maudissant mon état lamentable, je ne pu résister à l’inconscience. L’obscurité déferla sur moi. J’avais pratiquement abandonné mon esprit aux ténèbres, ne trouvant pas la force de résister. Mais je gardais un semblant de lucidité qui me permettait de me raccrocher à un ultime espoir. Je ne pouvais pas m’endormir maintenant, alors que je devais me battre pour protéger la pension !

Je me sentis vaguement transportée, puis on me posa contre un mur – dont je ne ressentais plus la froideur. Un bref contact humain dissipa le noir, et enfin j’ouvris les yeux, portant mon regard autour de moi. Iku, Allen étaient toujours là, avec… une fille. Achevant de retrouver mes esprits, je me relevais difficilement, rétractant mes lames qui vinrent docilement rejoindre ma chair. L’inconnue se mit à parler. Bien que je croyais avoir retrouvé mon état normal, les mots m’échappaient. Néanmoins, ce ne fut pas le cas de leur sens. Esper, la sœur d’Ice. J’étais tout de même soulagée de savoir qu’il ne lui était rien arrivé. Iku lui répliqua sèchement, tandis que je lui offris un sourire faible pour toute réponse.

Allen s’approcha alors de moi, me tendant une gourde. Mon cou me paru soudain très sec. Je lui rendis son sourire et bu de petites gorgées. Je sentis mon esprit terminer de se mettre en place grâce à la vie qui s’écoula brièvement en moi. Croisant le regard d’Esper, je lui tandis la gourde avant que la voix d’Iku retentisse, contrastant avec les murmures que j’avais à peine perçu jusqu’alors.

« Il faut agir, compris ?! Allez, on y va !! »

Je suivis les autres, guettant un danger potentiel. Jusqu’à ce que mon attention se focalise sur l’endroit qu’avait indiqué Allen. Des blessés ? Il fallait faire vite, leurs plaies ne devaient pas être anodines, étant donné la violence des WH. La phrase d’Allen me coupa net dans mon élan.

« Celui là est mort»

Je déglutis péniblement. Croire que les pensionnaires seraient tous épargnés n’était qu’une chimère, pourtant… il était difficile d’admettre la mort de l’un d’entre eux. Les pensionnaires étaient tous plus ou moins liés et on pouvait facilement dire qu’ils formaient une famille. Peine et Haine se mêlèrent dans mon esprit, se disputant violemment la place. L’une pour le désespoir qu’infligeait le décès du pauvre pensionnaire, l’autre pour le désir de vengeance qui en découlait. Ce fut la Haine qui l’emporta. Je failli ne pas contenir mes lames. Avant qu’un gémissement sourd me fit reprendre conscience de la situation d’urgence. Des pensées, aussi chargées de colère qu’elles le soient, ne pouvaient rien y faire…

Un petit garçon était allongé, les jambes coincées sous des débris de mur. Sur son visage sanguinolent fusionnaient larmes et sang, ses yeux bleu profond exprimaient une terreur et une douleur intenses.

« Est-ce que tu vas bien ?! » demandai-je, alertée, sachant que ma question était parfaitement stupide et inutile. « Je… je ne sens plus mes jambes…» articula le garçon. Déblayant les pans de mur qui le bloquaient, j’aperçu un écœurant spectacle. L’un de ses genoux était orienté en un angle improbable, tandis que ses jambes baignaient dans une mare de sang coagulé. Sa respiration était saccadée, et je me demandai s’il survivrait longtemps. Jouant le tout pour le tout, je pris sa jambe. « Tient bon… » Brusquement, je replaçais son genou normalement. Il hurla. « C'est fini… c’est fini» murmurai-je en enserrant le corps sanglotant du garçon. C’est avec étonnement que je découvrais que le sang qui le maculait n’était pas le sien. De plus, ses blessures semblaient se résorber progressivement. *Il n’est pas mutant pour rien… *

« Ils y en a encore qui arrivent. »

Me relevant brusquement, je regardais autour de moi. «Reste ici, ne bouge surtout pas, je reviens.» confiai-je au jeune garçon qui hocha la tête. Décidée à me racheter de mon instant d’incapacité, je regardai l’endroit où les WH n’allaient pas tarder à apparaître, surveillant distraitement le jeune garçon qui semblait reprendre ses forces.

Esper garda le silence lorsqu'Iku lui répondit sèchement. En fait, ce n'était pas tant le fait qu'elle l'ai rembarré qui surprenait la jeune femme, mais plutôt le fait qu'elle l'ai appelé "jeune fille". D'une part parce qu'Esper était plus âgée de plusieurs années, et d'autre part parce qu'elles avaient déjà eu l'occasion de discuter à plusieurs reprises, lorsqu'Esper empruntait le corps de son frère pour une journée occasionnelle... Et puis, "Au lieu d'expliquer toute ton histoire, tu ne pourrais pas plutôt abréger à ton nom, prénom, âge, et état physique..." ? Il était important de bien connaître ses équipiers pour former un groupe soudé et synchronisé.

Esper soupira. Tout le monde n'avait pas l'occasion d'être élevé en tant qu'Arme Humaine au sens le plus pur du terme... Et puis, vu son état, Iku avait du en baver tout particulièrement, aussi Esper lui accorda des circonstances atténuantes et laissa finalement couler.

Une certaine forme de soulagement envahit la jeune femme lorsqu'Emiko se redressa enfin, reprenant doucement mais surement possession de ses moyens. Allen fit tourner la gourde que lui avait envoyé Iku, et Emiko la passa à son tour à Esper, qui refusa d'un sourire poli et d'un geste de la main. Ice avait des réserves dans son sac, nul besoin de taper dans celles des autres tant que ce n'était pas nécessaire. En guérilla, l'économie d'efforts était un facteur important. C'était d'ailleurs en ce nom qu'Esper n'avait pas déjà rendu son corps à Ice : des échanges trop fréquents le fatiguaient, alors quitte à avoir échangé, autant qu'Esper garde le contrôle aussi longtemps que possible.

Lorsqu'Iku pressa le groupe de se mettre en mouvement, Esper retint un nouveau soupir. L'adrénaline la mettait visiblement à bloc. C'était en soi compréhensible, mais de la part d'un leader, c'était dangereux... et Iku se plaçait tout naturellement dans ce rôle. Or, à foncer dans le tas, on finissait forcément par rencontrer un mur. Iku brulait les étapes : avant même de vouloir évacuer les blessés, il fallait sécuriser la zone. Mais Esper n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'Allen détectait des blessés. Quelle méthode il avait utilisé, la jeune femme n'en savait rien, mais elle avait probablement un rapport avec son œil gauche, subitement devenu noir et strié de cercles rouges.

Il y avait plusieurs blessés, ainsi que des pertes... Au grand étonnement d'Ice, Esper ne bougea pas pour aller rassurer ou consoler les blessés, puis il comprit pourquoi : fidèle à ses habitudes, elle faisait le guet. De plus, en filigrane, elle semblait être la seule du groupe capable de refouler son empathie naturelle pourtant développée pour rester "professionnelle". Quitte à paraître sans cœur, elle savait aussi bien que son frère que les blessés, sur un champs de bataille, avaient moins de valeur que ceux qui pouvaient encore combattre tant qu'il y aurait encore du danger. Car si ceux qui étaient valides s'occupaient des blessés, cela revenait à porter un poids mort en cas d'affrontement et d'entraîner la défaite des valides, qui rejoindraient les rangs des blessés sans plus personne pour les aider alors.

- Ils y en a encore qui arrivent.

Ice et Esper furent surpris. Allen avait détecté l'ennemi avant eux. Son œil avait décidément un pouvoir de détection efficace... voir à travers les murs, peut-être ? Alors que chacun tentait d'abriter les blessés un peu en retrait du futur champs de bataille et venait se préparer au combat, Esper se mit à réciter en vrac, à mi-voix, autant pour elle que pour les autres, des litanies de guerre et de combat que son père leur avait appris, à Ice et elle, lorsqu'ils étaient enfants.

- "En temps de guerre, le sauvetage des blessés est secondaire à la destruction de l'ennemi. L'éradication de toute menace est prioritaire à toute autre action. Tant que l'ennemi est en vie, toute autre action est menacée. Une action menacée est un danger pour l'actif comme pour ses alliés. En temps de paix, la pitié est une force, mais en temps de guerre, la pitié est une faiblesse. Un ennemi engageant le combat est prêt à vivre comme à mourir. Avoir pitié d'un ennemi vaincu, c'est cracher sur sa propre vie. Lorsqu'un combat est engagé, tout se résume en un mot : frapper. Frapper devient un devoir, un but et un désir : Aucune règle, aucune loi, n’est alors plus importante que celle-là, et rien ne permet de la violer. Frapper. Frapper l’ennemi vite et directement. Frapper d’une main ferme, décisive et résolue. Détruire la force de l'adversaire, annihiler sa défense, ne pas le laisser respirer. Tailler dans sa chère et l'écraser, puis dévaster son esprit, impitoyablement. C'est ainsi qu'il faut combattre."

Déjà, les cliquetis des armes à feu et des plaques d'armure des uniformes WH se faisaient entendre à l'angle du couloir le plus proches. L'ennemi avait repéré leur position et approchait. D'une pulsion mentale, Esper fit jaillir en elle le pouvoir latent de son frère, entourant ses poings et ses pieds de flammes à la teinte dorée, et se mit en garde à un mètre cinquante de l'angle du couloir d'où provenaient l'approche. Que les WH qui arrivaient soient ou non les responsables des blessés et des morts qui attendaient, derrière le groupe de mahoriens, ils avaient avoir la réception qu'ils méritaient...

[Note : [Corps Partagé] actif en début de combat (Dex d'Esper : 80).]

Combat N°2

Chapitre 2 : Il est temps d'agir ! 2a6mrd5

_ 2 soldats WH type 3 [FICHE]
_ 1 soldat WH type 1 [FICHE]
_ 1 soldat WH type 4 [FICHE]

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Après avoir inspecté les lieux, je m'arrêtais, et levait les yeux au ciel.

Visiblement, j'avais pensé trop vite, une fois de plus. De toute façon, c'était assez courant chez moi. Je ne réfléchissais qu'après l'action. Quelle idiote... En tant qu'auto-punition, je claqua ma main contre mon front, fermant l'œil.
... Ça faisait drôlement bizarre, de ne pouvoir fermer qu'un œil.

Mais ce n'était pas le moment de penser à ça. Je piétinais le sol, comme pour me dire d'arrêter. Esper, la fille aux cheveux gris foncés, marmonnait je-ne-sais-quoi, des règles de combats, bref. J'ébauchai un sourire narquois. Cette fille, visiblement, elle parlait trop. Je la connaissais, de vue, on s'étaient déjà un peu parlées. Mais en temps de guerre, sans vouloir l'irriter, je l'avais complètement sortie de ma tête... Et ce n'est que maintenant qu'elle revenait. Je secouai la tête. Non. Il ne fallait pas que je pense à mes amis, sinon, mes pensées allaient directement se tourner vers lui. Yasu... Où es-tu, et que fais-tu, en ce moment ?
J'ai peur pour toi. Encore plus que pour Lloyd.

Je laissai s'échapper de mes lèvres un ricanement nerveux. Ce ricanement, il aurait même pu être prit de nature narquoise, comme le sourire qui ornait mes lèvres.

Sourire qui disparu.

Juste la vue de soldats s'apprêtant à agresser une jeune fille à quelques mètres me fit ressentir une peur atroce.

Sans attendre plus longtemps, je fonçais sur eux pour les attaquer par derrière.

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Ordre :
1/ Iku L. Samuro (100)
2/ Allen Walker (94)
3/ Esper Kent (80)
4/ Emiko Yoru (80)
5/ Soldat WH type 3
6/ Soldat WH type 3
7/ Soldat WH type 1
8/ Soldat WH type 4

RAPPEL : Les DMGP-Min et DMGP-Max sont augmentés de 200 lorsque le combat se déroule dans un bâtiment.

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Chapitre 2 : Il est temps d'agir ! 2yxkga0

Dégâts : 940 x 2 = 1880
1800-1880 = -80
Le soldat WH type 3 est MORT.
Iku reçoit 80 dégâts : 5625 - 80 = 5545.

[ Je précise : L'avis d'Allen n'est pas toujours le mien =) ... Et là pour le début il l'est mais plus ou moins ^^ ]

Allen ne porta pas la moindre attention au discours qu'avait prononcé Esper. Il avait d'abord entre perçu des phrases, puis, comprenant le sens de celles ci, n'écouta plus que des mots pour finir par ne plus rien écouter. Toutes ces choses qu'elle avait dite, ou du moins qu'il avait entendu, ne lui plaisait pas le moins du monde et sortait concrètement de ses principes à lui, bien que futiles. La colère lui avait monté au nez quelques instants, quelques secondes, puis retrouvant son calme et sa passivité habituelle il n'avait rien dit. Mais, tout de même, il aurait bien voulu lui balancer à la figure, qu'en guerre, les civiles sont toujours les plus importants, que c'était bien pour cela qu'on appelait les meurtres sur ces derniers des crimes de guerres alors qu'il y avait peu de limite sur le champ de bataille. Or oui, ils étaient des guerriers, mais ce bâtiment étant leur maison, ils étaient aussi des civils, des citoyens de cette île qu'ils devaient protéger. De plus, une guerre victorieuse où il n'y a plus personne à protéger ne sert strictement à rien, à part infliger douleur et peine.

Avec nonchalance, les soldats WH pointèrent le bout de leur nez dans la pièce. Ils levèrent la tête vers le groupe de mutant, tandis qu'Allen s'assurait que sa protégée ne risquait rien là où elle était. La tension était à son comble, et tout se passa alors très vite. Iku fut la première à passer à l'assaut et atterri précipitamment vers son adversaire, perçant sa défense d'une attaque terrible et le faisant s'écrouler dès la première tentative. Déjà le jeune mutant s'élançait à son tour vers un ennemi. Il vit le WH le plus faible tituber d'appréhension, déstabilisé, avant d'atteindre celui qu'il voulait. Il en avait repéré un, au fond, qui semblait se cacher pour mieux couvrir ses collègues mais qui malheureusement pour lui n'avait pas échapper à son œil. Le jeune homme laissait aux autres le soin de s'occuper de celui qui avait l'air le plus robuste et dont l'équipement ressemblait d'une façon effrayante au soldat qu'il avait dû abattre avec Ice un peu plus tôt. Si c'était le cas, il aurait le temps alors de venir les aider, du moins il le pensait.

L'adversaire d'Allen était déstabilisé. En aucun cas il n'aurait pu penser qu'on l'aperçoive et encore moins qu'on le rejoigne en si peu de temps en l'attaquant sans préavis. Ce fut pour cela qu'il ne tenta aucune feinte ou échappatoire et qu'il ne put faire comme misérable action, de regarder le jeune homme aux cheveux blancs lui planter une épée dans le cœur, ou plutôt tout juste à côté, grâce à son équipement qui avait dévié l'assaut.

Cette fois-ci l'étudiant n'avait pas hésité. Il n'avait en tête que le mutant mort, et la blessée dont il s'était occupée, qui gisait cachée un peu plus loin. Ce n'était pas qu'il n'éprouvait pas de pitié pour son adversaire, au contraire, mais qu'il s'était juste efforcé d'arrêter d'y penser. Il savait qu'en combat le tout était d'arrêter ceux qui couvraient les chair à canon, pour les démunir de défense. C'était comme cela dans tous jeux de rôles. Et bien que ceci était loin d'être un jeu, où les méchants étaient d'affreux personnages sans cœur qui ne répandait que haine et qui n'avait rien dans la tête, et qu'ils ne revivaient pas par un merveilleux miracle pour se rendre alors; il savait que cela devait se passer comme cela. Pour défendre alors ses compagnons, il fallait stopper celui qui défendait ceux de ses adversaires, et cela devait passer par lui. Alors il n'avait pas hésité à l'attaquer, et son bras fut poussé par son instinct, vers le cœur de l'homme.

Et dans le même moment, ses sentiments se matérialisèrent: il voulait protéger les gens qu'il aimait, aussi simple que cela fut. Son bras s'était alors merveilleusement changé en une grande épée, longue, fine et à la fois robuste, brillant d'une couleur d'opacité variante, donnant l'impression de voir des ailes de papillon ou de fées vrillant devant vos yeux. Elle avait un manche recouvert d'un bandage blanc et qui était tiède voir chaud, lui donnant l'impression qu'il tenait la main de quelqu'un d'autre dans la sienne. Aussi fine et soyeuse qu'était l'épée, aussi douce et voluptueuse, aussi cassante que tranchante.
Son âme se reflétait alors dans sa lame. Pure, belle, chaleureuse, mais pourtant avec un « cœur » (métal) dur, comme strié de cicatrices, et qui pouvait en un seul revers, tuer une personne.

La lame fut planté dans le cœur, ou quelque chose qui y ressemblait, car le soldat WH ne mourut pas, mais il semblait tellement faible qu'il s'écroula à genoux, comme incapable de respirer et de faire quoique ce soit. Allen ne bougea pas, regardant la lame qui avait remplacé son bras, et qu'il tenait maintenant dans son autre main. Le sang coulait le long de son épée, et malgré la beauté de l'objet, ce spectacle continuait à le répugner.

Chapitre 2 : Il est temps d'agir ! Combat2-3

Dégâts : 964X2 = 1928
1928-300 = 1628 ( défense physique de l'adversaire.) [ Tu l'as pas oublié, Segoow'? ]
1800-1628 = 172 . Le soldat WH n'a plus que 172 Pvs. [ Ca c'est ridicule ]
Il subit l'anomalie de statut, TETANIE.

» CHAPITRE I : PROLOGUE
» Chapitre 1: Récupération du temple.
» Chapitre 1 - La bataille de la désolation.
» Le temps d'un sourire.
» Il est un temps où il faut se rendre à l'évidence...